Découverte majeure dans la lutte contre le cancer : les cellules TH17
Des chercheurs français, associés à l’Inserm, au CNRS, à l’université Claude-Bernard Lyon 1 et au Centre Léon Bérard, ont identifié une population de lymphocytes TH17 dans l’intestin, jouant un rôle clé dans le développement de cancers associés à une inflammation chronique. Cette découverte, publiée dans Nature Immunology, révèle l’existence de huit sous-types de lymphocytes TH17 avec des fonctions variées, dont un spécifiquement pré-tumorigène qui peut transformer des cellules intestinales saines en cellules cancéreuses en l’absence de régulation par certains mécanismes, dont la cytokine TGF – β. Ces lymphocytes TH17 tumorigéniques, représentant environ 10 % de la population de TH17, sont associés à une augmentation du risque de cancer chez les patients. Cette avancée ouvre la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques, notamment l’utilisation potentielle de l’immunothérapie pour cibler ce sous-type de TH17 et prévenir la progression des cancers inflammatoires. Les chercheurs envisagent également d’évaluer la présence de ces lymphocytes tumorigéniques comme marqueurs prédictifs du risque de cancer dans d’autres parties du corps, soulignant l’importance de cette découverte pour les traitements anticancéreux futurs.
Mpox : l’Espagne envoie 500.000 vaccins dans plusieurs pays d’Afrique centrale
Le gouvernement espagnol a annoncé son intention d’envoyer 500.000 doses de vaccins contre le Mpox à plusieurs pays d’Afrique centrale, représentant 20% de son stock de vaccins, dans le but de lutter contre l’épidémie de cette maladie virale. Le ministère de la Santé d’Espagne, sans préciser les pays destinataires ni la date d’envoi, a souligné l’importance d’agir dans la région considérée comme l’épicentre de l’épidémie pour contenir la situation. Madrid appelle également les autres pays européens à faire don de 20% de leurs stocks de vaccins pour ne pas retenir inutilement des vaccins dans des régions non affectées. Le Mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe, se caractérise par de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées et se transmet de l’animal à l’homme ainsi qu’entre humains. La République démocratique du Congo, le Burundi et la Centrafrique figurent parmi les pays les plus affectés, poussant l’OMS à déclarer une “urgence de santé publique” internationale.
AFP
« Septembre en Or », un mois pour faire avancer la recherche sur les cancers pédiatriques
Le mois de “Septembre en Or” est dédié à la lutte contre les cancers de l’enfant et des jeunes adultes, représentant la première cause de décès par maladie chez les moins de 15 ans en France, avec près de 2300 cas diagnostiqués annuellement. Cette initiative vise à collecter des fonds pour la recherche et à sensibiliser le public. Elle est soutenue par des organisations telles que EN-HOPE SMART 4CBT dans le Grand Est, qui collabore avec des hôpitaux et des centres de recherche pour avancer dans la compréhension et le traitement de ces cancers, notamment les tumeurs cérébrales pédiatriques. Ces tumeurs posent d’importants défis en termes d’incurabilité, de toxicité des traitements et de séquelles pour les patients. La recherche se concentre sur la résistance à la radiothérapie, en particulier pour les gliomes de haut grade, qui présentent un taux de résistance de 90%. La collaboration interrégionale entre les CHU de Strasbourg, Lille, Nancy, et divers centres de lutte contre le cancer permet de cultiver et modéliser des prélèvements de tumeurs pour tester des traitements. Au-delà de la recherche, l’initiative inclut aussi des actions pour améliorer le soutien aux patients et à leurs familles, avec des évènements comme une comédie musicale et une course à Strasbourg, dont les bénéfices sont destinés à la recherche sur les cancers pédiatriques.
En bref
Assurer un avenir à la phagothérapie
Face à l’augmentation des cas d’infections bactériennes résistantes aux antibiotiques, un collectif de médecins et professionnels de santé français appelle à la création d’une structure publique dédiée à la phagothérapie, une alternative prometteuse aux antibiotiques. Cette approche utilise des virus bactériophages ciblant spécifiquement les bactéries, sans nuire aux cellules humaines. Malgré son potentiel, la phagothérapie, découverte en 1915, a été largement délaissée en Occident au profit des antibiotiques. Son intégration dans le système de santé français se heurte à l’absence d’études cliniques prospectives et à une disponibilité limitée de bactériophages validés. Cependant, des avancées récentes, notamment le financement du projet Phag-One et l’autorisation de l’ANSM pour l’utilisation de bactériophages dans un essai clinique, marquent un tournant. Malgré cela, l’accès à la phagothérapie reste complexe en France, poussant certains patients vers le tourisme médical en Géorgie, ou à des coûts élevés pour des traitements à l’étranger. Le collectif souligne l’urgence de mettre en place une structure nationale pour développer une production publique de bactériophages, garantissant ainsi une alternative thérapeutique viable face à la pénurie d’antibiotiques.
Le Monde
Le long chemin des personnes amputées
Chaque année en France, plusieurs milliers de personnes, dont des athlètes de haut niveau, subissent des amputations majeures, principalement dues au diabète, aux accidents de la route, au travail, aux cancers et aux infections. Ces amputations concernent davantage les membres inférieurs et affectent souvent des sujets jeunes et actifs. Les interventions chirurgicales peuvent survenir immédiatement après un accident ou plus tard, dans le but de préserver autant que possible le membre endommagé. La réadaptation post-amputation inclut l’attente de quatre à six semaines avant de pouvoir marcher avec une prothèse provisoire, suivie d’une prothèse définitive. Les progrès technologiques dans le domaine des prothèses, comme la jambe bionique Synsys de la société française Proteor, offrent de nouvelles perspectives pour améliorer la qualité de vie des amputés, bien que leur coût soit élevé. Les défis ne sont pas seulement physiques ; les patients doivent également faire face à des douleurs fantômes et à une réadaptation psychologique et cognitive importante. Des techniques innovantes, telles que la thérapie du miroir et l’utilisation de prothèses pilotées par les sensations du membre fantôme, sont développées pour aider à surmonter ces obstacles. Nathanaël Jarrassé, chercheur en robotique au sein du laboratoire de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (laboratoire commun Inserm-CNRS) sur le campus parisien Pierre-et-Marie-Curie, et Jozina De Graaf, neuroscientifique, chercheuse à l’Institut des sciences du mouvement de Marseille, en collaboration avec des médecins, ont mis au point un prototype capable de détecter des contractions musculaires au niveau du moignon, de les associer à un type de mouvement permettant à la personne amputée de commander de manière instinctive un bras prothétique. Une petite révolution, car cette prothèse ne nécessite aucune intervention chirurgicale (pas de pose d’implants).
Le Monde
Pour ses essais cliniques, l’hôpital Foch augmente ses cohortes de patients grâce à l’IA de Botdesign
La start-up toulousaine Botdesign, spécialisée dans l’intelligence artificielle générative, a récemment formé un partenariat avec l’hôpital Foch, situé à Suresnes, pour introduire l’utilisation de patients virtuels dans les essais cliniques. Cette collaboration vise à augmenter les cohortes de patients grâce à la plateforme Origa de Botdesign, capable de générer des patients virtuels à partir de données réelles de patients, même en petite quantité. Ce partenariat permettrait non seulement d’accélérer les essais cliniques en fournissant un grand nombre de patients virtuels pour les groupes témoins, mais également d’explorer à l’avenir l’extension de cette technologie aux groupes traités. La technologie promet une réduction significative des coûts et des délais des essais cliniques, tout en offrant une alternative éthique à l’utilisation de placebos ou de médicaments standards. Les premiers résultats de cette initiative sont attendus fin 2024, avec un potentiel d’application future dans le traitement du cancer par l’analyse des mutations génétiques. Cette démarche place Botdesign parmi les pionniers européens de l’innovation dans le domaine des essais cliniques, se distinguant ainsi de ses concurrents américains et israéliens.
UsineNouvelle.com
Portrait d’Anne Chantry, très rare sage-femme professeure des universités
Anne Chantry se distingue comme l’une des rares sages-femmes professeures des universités en France. Nommée maîtresse de conférences en 2020, elle a contribué à briser les préjugés sur la capacité des sages-femmes à mener des recherches significatives, notamment à l’Inserm au sein de l’unité Epopé et en tant qu’enseignante à l’université Paris Cité. Sa thèse de 2013 sur la morbidité maternelle sévère a marqué un tournant dans sa carrière, l’orientant vers la recherche sur les grossesses à bas risque et la réduction des interventions inutiles durant la grossesse et l’accouchement. Ses travaux, jugés fondamentaux, ont reçu le soutien de figures médicales telles que François Goffinet, reflétant son engagement et sa persévérance. Malgré les obstacles, Chantry a été motivée par son désir profond de contribuer à l’évolution de sa profession, tout en faisant face à l’incompréhension et parfois à la réticence de certains dans le milieu médical. Son parcours illustre non seulement son dévouement à la recherche et à l’amélioration des soins obstétriques mais met également en lumière les défis rencontrés pour faire reconnaître les sages-femmes dans le domaine de la recherche universitaire en France.
Le Monde