À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Cancer du sein : l’impact des inégalités socio-économiques sur la qualité de vie des femmes
Une équipe franco-suisse de l’Université de Genève (UNIGE), des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), de l’Inserm et de Gustave Roussy a étudié l’impact à long terme des inégalités socio-économiques sur la qualité de vie des femmes ayant eu un cancer du sein. Les chercheurs ont suivi pendant deux ans près de 6 000 patientes. Toutes ces femmes ont eu un cancer du sein précoce, sans métastase et ont été suivies afin d’analyser l’évolution des différences de qualité de vie sur le moyen terme. Les chercheurs ont constaté que le statut socio-économique a un impact majeur et durable, alors même que la prise en charge médicale s’avère semblable. Leurs résultats sont publiés dans le Journal of Clinical Oncology. « Les déterminants sociaux et économiques (comme le revenu ou le niveau d’éducation) ont un impact sur la manière dont les individus font face à la maladie et constituent l’une des principales causes des inégalités en matière de santé », rapportent les auteurs de cette étude. Et de compléter : « En oncologie, les inégalités socio-économiques sont présentes tout au long du continuum de soins, de la prévention au diagnostic, traitement et survie ». José Sandoval, oncologue au Département d’oncologie des HUG et chercheur dans les départements de médecine et santé et médecine communautaires de la Faculté de médecine de l’UNIGE, premier auteur de cette étude, explique : « L’impact sur la qualité de vie est beaucoup plus prononcé chez les femmes moins favorisées, quelles que soient les caractéristiques biologiques de leur cancer, leur âge ou le traitement reçu ».
Santemagazine.fr, 18/06, Femmeactuelle.fr, 19/06
Lire le communiqué de presse du 18/06/2024 : « Après un cancer du sein, les inégalités sociales se creusent »
Entretien avec Mickaël Dinomais, l’un des douze experts réunis par l’Inserm pour réfléchir à la prise en charge des polyhandicapés
Dans son édition Science et Médecine, Le Monde publie un entretien avec Mickaël Dinomais, l’un des douze experts réunis par l’Inserm pour réfléchir à la prise en charge des enfants et adultes polyhandicapés, très vulnérables. Mickaël Dinomais explique les grands axes de leur rapport, commandé par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Douze experts de différents horizons ont collaboré pendant trois ans, compulsant 3 400 sources scientifiques, pour produire un rapport de plus de neuf cents pages, assorti de nombreuses recommandations. Mickaël Dinomais souligne : « L’une des priorités est de créer les conditions pour que le démarrage dans la vie de l’enfant et de sa famille soit le meilleur possible, avec une annonce du diagnostic précoce et bien menée, et un accompagnement adapté, tant sur le plan « réadaptation » que médical ». « Les personnes polyhandicapées aussi ont des capacités d’apprentissage », indique-t-il.Et d’ajouter : « L’une de nos préconisations est de reconnaître le polyhandicap comme une maladie rare, afin que les patients puissent bénéficier de l’organisation des soins et de la recherche de ces pathologies, avec des centres de référence notamment ». Mickaël Dinomais explique qu’« un autre point important est d’acculturer le grand public et de former nos professionnels soignants et éducatifs. Cela passe par tous les acteurs de la société. Il faut des moyens à la hauteur ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 19/06
Lire le dossier de presse du 11/06/2024 : « L’Inserm publie une expertise collective sur le polyhandicap »
En bref
Les Prs Caroline Moreau et David Devos, respectivement neurologue et neurologue pharmacologue au CHU-université de Lille-Inserm, ont conçu un traitement inédit contre la maladie de Parkinson, qui administre directement de l’A-dopamine (dopamine en milieu sans oxygène) dans une zone précise du cerveau, la poche de liquide céphalo-rachidien proche du striatum. Ce traitement a déjà été testé sur douze patients à Lille – avec jusqu’à trois ans de recul pour le plus ancien – et a fait l’objet de plusieurs publications. Finalistes du Prix de l’inventeur 2024 de l’Office européen des brevets qui sera remis le 9 juillet, ils cherchent désormais à financer des essais cliniques de phase 3 « afin d’obtenir une autorisation de mise sur le marché idéalement pour 2030 », expliquent-ils. Le système envoie, à l’aide d’un cathéter, de la dopamine dans le troisième ventricule (petite poche de liquide proche du striatum) afin de réduire les blocages, les raideurs mais aussi les mouvements involontaires liés à la maladie. Une pompe de haute technologie contenant une poche remplie d’A-dopamine (dopamine en milieu sans oxygène) est chirurgicalement implantée sous la peau du patient au niveau de l’abdomen. Relié de façon interne au cerveau par un cathéter, ce dispositif est rempli chaque semaine à domicile par un infirmier à l’aide d’une seringue. C’est le neurologue, à l’aide d’une télécommande, qui décide de la dose à administrer.
Le Monde, édition Science et Médecine, 19/06
Biodol Therapeutics, qui développe des traitements de nouvelle génération contre les douleurs neuropathiques et inflammatoires, vient de lever 7 millions d’euros pour mener ses premiers essais cliniques sur l’homme. La biotech dirigera un consortium composé de deux partenaires académiques dont elle est issue : l’Institut des neurosciences de Montpellier (Hérault) et le Laboratoire d’innovation thérapeutique à Strasbourg (Bas-Rhin). Ces fonds vont lui permettre d’amener son candidat médicament phare en étude clinique de phase I chez des volontaires sains d’ici à la fin 2024. Les résultats sont espérés pour 2025. Le spin-off académique détient un portefeuille de brevets, en exclusivité ou en copropriété avec les universités de Montpellier et de Strasbourg, l’Inserm et le CNRS.
Les Echos, 19/06
Une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford (États-Unis) a découvert l’existence de 6 sous-types de dépression, tous liés à des dysfonctionnements des circuits cérébraux. Les résultats ont été publiés dans Nature Medicine. En étudiant 801 participants, et après avoir scanné leurs cerveaux, les scientifiques auraient identifié six types de dépression, avec six modèles différents d’activité cérébrale. « C’est la première fois que nous sommes en mesure de démontrer que la dépression peut s’expliquer par différentes perturbations du fonctionnement du cerveau », précise Leanne Williams, professeure de psychiatrie et autrice de l’étude. Ainsi, certains des six « biotypes » se distingueraient par « une hyperconnectivité du circuit du mode par défaut […] corrélée cliniquement avec des réponses émotionnelles et attentionnelles ralenties », écrivent les chercheurs. D’autres types de dépression auraient, eux, « des dysfonctionnements contrastés dans le circuit de contrôle cognitif », continuent-ils. De fait, certains patients répondraient bien à la thérapie comportementale par la parole, quand certains autres répondraient mieux aux antidépresseurs.
MarieClaire.fr, 18/06
Près de 400 génériques vendus en Europe ont été suspendus du marché de l’Union européenne. Le reproche : avoir obtenu leur autorisation de commercialisation sur la foi d’une évaluation faite par une société indienne, Synapse Labs, qui a fourni des « études erronées », selon les termes de l’agence européenne du médicament (EMA), alertée par l’Espagne. Sur les 400 références de génériques sur la sellette, 72 sont vendues en France, et presque tous sont des médicaments essentiels. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) doit étudier chaque cas avant d’exécuter la suspension ordonnée par la Commission européenne. Car impossible de retirer une AMM s’il n’y a pas d’alternative, parce qu’il n’existe aucun générique concurrent et que le médicament breveté d’origine (le « princeps ») n’est plus commercialisé. Mais, « il n’existe aucune preuve de la nocivité ou du manque d’efficacité des médicaments concernés », assure l’EMA.
Les Échos, 19/06
Laura Saslow, professeur associé à l’école d’infirmières de l’université du Michigan (États-Unis), étudie depuis plus de dix ans l’impact de différents régimes alimentaires sur le diabète de type 2. Après avoir examiné un grand nombre d’essais cliniques, elle a constaté qu’un plan d’alimentation hypocalorique liquide ou un régime cétogène à très faible teneur en glucides peuvent entraîner la rémission ou l’inversion du diabète de type 2, et réduire ou éliminer le besoin de médicaments. Dans un article publié par son université, elle fait le point sur ses recherches.
Topsante.com, 18/06