À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Mayotte : le choléra pourrait se propager en métropole
Frédéric Valletoux, ministre délégué à la Santé, était à Mayotte jeudi et vendredi pour assurer de son soutien le département d’outre-mer, alors que le choléra a fait sa première victime, un enfant de 3 ans. Lors d’une visite au service de soins dédié à la maladie, à l’hôpital de Mamoudzou, le ministre a reconnu : « Un mort, c’est quelque part un échec ». Il a cependant exclu toute vaccination de masse, qui « n’aurait aucun sens », selon lui. Madi Velou, conseiller départemental et membre du conseil de surveillance de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, réagit : « J’ai peur, je ne vous le cache pas, qu’on laisse gagner la maladie si l’on ne prend pas les mesures adéquates. A ce rythme, le choléra va se propager sur l’ensemble de Mayotte, puis à la Réunion et enfin en métropole ». Il ajoute : « A ce jour, force est de constater que l’ARS ne maîtrise pas la situation à Koungou. Je suis favorable à une vaccination de tous les habitants volontaires ». Par ailleurs, selon lui, « c’est à l’État de veiller sur nos frontières maritimes, par lesquelles des immigrés clandestins, malades, arrivent sur nos plages ».
Libération, 11/05
Une petite fille née sourde peut entendre grâce à une thérapie génique
Une petite fille britannique née sourde peut désormais entendre grâce à une thérapie génique. Elle a été la première patiente d’un essai mondial de thérapie génique, a indiqué le NHS, le service public de santé britannique, dans un communiqué publié jeudi 9 mai. Opal peut désormais entendre des sons dans une de ses oreilles sans aide auditive. D’après la NHS, environ 20.000 personnes au Royaume-Uni, Allemagne, France, Espagne et Italie sont atteintes de surdité en raison d’une anomalie d’un gène qui produit l’otoférine, une protéine nécessaire aux cellules ciliées de l’oreille interne pour communiquer avec le nerf auditif. La thérapie génique vise à « apporter, dans l’oreille, cette petite protéine manquante et finalement, en cascade, toute la fonction de l’oreille interne va se remettre en état », explique Natalie Loundon, ORL pédiatrique et directrice du Centre de recherche en audiologie pédiatrique à l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris. La France a également lancé un essai clinique de thérapie génique (étude Audiogene) pour les enfants ayant une surdité héréditaire.
Bfmtv.com, 10/05
En bref
Dans un entretien au quotidien Le Soir, Jean-Marc Lemaitre, auteur de l’essai « Décider de son âge » (Allary Editions), explique que « vivre 120 ans en bonne santé, c’est quelque chose d’atteignable ». Le biologiste, directeur de recherche à l’Inserm, codirecteur de l’Institut de médecine régénérative et biothérapies de Montpellier estime que la vieillesse est une maladie que l’on peut traiter, pour gagner des années de vie en bonne santé. Il souligne : « L’objectif est d’éradiquer les maladies du vieillissement, c’est de créer plus de jeunesse, plus longtemps ». Et de constater : « Lorsqu’on cible des marques du vieillissement sur des souris de laboratoire, on gagne 30 % de vie en bonne santé ».
Le Soir, 11/05
A l’heure où le gouvernement prévoit un plan de lutte contre l’infertilité, une femme sur dix souffre du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), qui affecte l’ovulation. Ce dysfonctionnement hormonal, pourtant mal connu, toucherait aujourd’hui 10 % des femmes, selon l’Inserm. Le syndrome, déclenché à la puberté, vient d’une multitude de follicules contenus dans les ovaires dont le développement est resté inachevé. « Une patiente sur trois souffrant de ce dérèglement hormonal présente un retard de démarrage de grossesse », indique Michel Pugeat, endocrinologue spécialiste du syndrome. A ce jour, plusieurs traitements existent pour stimuler l’ovulation. Et, finalement, 90 % des femmes atteintes du SOPK arrivent à avoir des enfants, après une aide médicale. Mais, « au vu des retards de diagnostic – il faudrait en moyenne cinq consultations avant de poser un mot sur la pathologie – les médecins comme les sage-femmes devraient davantage se documenter sur le sujet », estime le soignant, ajoutant que « l’absence de règles ou la présence de cycles très irréguliers doivent être le premier signal à déceler » chez les patientes.
Aujourd’hui en France, 13/05
Un trio d’artistes français a présenté une image générée par une intelligence artificielle à partir de l’activité cérébrale de l’un d’eux. « Une première », selon le collectif Obvious. Pendant une heure dans une machine IRM de l’Institut du cerveau de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, Pierre Fautrel, l’un des membres du collectif, a imaginé plusieurs scènes, chacune inspirée par une courte description. Pendant le processus, l’activité de son cerveau a été enregistrée pour ensuite être traitée par une IA spécialement entraînée. Si Pierre Fautrel confesse que l’œuvre générée n’est pas exactement ce qu’il avait en tête, « elle en a gardé les éléments sémantiques : une montagne enflammée avec de la lave qui coule avec un paysage sur fond clair ». Depuis près d’un an, lui, Hugo Caselles-Dupré et Gauthier Vernier consacrent toute leur énergie à « Mind to Image » (de l’esprit à l’image), un projet qui vise à retranscrire l’imagination d’un artiste grâce à une IA générative. « On sait depuis une dizaine d’années que c’est possible de reconstruire une image vue à partir de l’activité de ce cortex visuel », explique Alizée Lopez-Persem, chercheuse à l’Institut du cerveau et à l’Inserm. « Mais une image ‘imaginée’, non. Ça représente un challenge ».
Doctissimo.fr, 11/05
Le Figaro se penche sur « la révolution des médicaments « vivants » » contre le cancer. Les thérapies CAR‑T consistent à reprogrammer des cellules immunitaires du malade pour s’attaquer aux cellules cancéreuses. Ce traitement personnalisé – qui consiste en une injection unique – parvient à guérir des malades condamnés, car réfractaires à tous les traitements habituels. Depuis 2018, six thérapies CAR‑T ont été autorisées par l’Agence européenne du médicament. Pour le moment, elles sont réservées à certains cancers du sang. Mais, partout dans le monde, des scientifiques travaillent à étendre leur usage à d’autres types de cancers, et même à d’autres pathologies. « On s’est aperçu que, dans certains cas, s’en prendre au cancer ne suffit pas, il faut aussi renforcer les défenses immunitaires défaillantes du patient », explique la Dr Florence Broussais, hématologue et directrice médicale de l’Institut Carnot Calym, dédié à la recherche et au développement de thérapies contre le lymphome.
Le Figaro, 13/05