À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Fin de vie : le projet de loi présenté demain en conseil des ministres
Le projet de loi sur la fin de vie, qui devrait ouvrir la possibilité strictement encadrée d’une assistance au suicide, sera présenté, demain, en conseil des ministres. Le texte « relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie » débutera ensuite fin mai son examen par les députés dans l’hémicycle, début d’un long trajet parlementaire qui pourrait prendre jusqu’à deux ans avant l’adoption d’une loi en bonne et due forme. L’aide à mourir sera réservée aux patients majeurs, nés ou résidents de longue date en France, et en mesure d’exprimer clairement leur volonté. Il faudra également ressentir des souffrances intolérables et impossibles à traiter, celles-ci pouvant néanmoins n’être que psychologiques. Enfin, le pronostic vital devra être engagé à court ou moyen terme, une formulation qui laisse de fait une grande marge d’appréciation aux soignants. Pour Emmanuel Macron, ces conditions permettent un « équilibre » en créant un « modèle français » de la fin de vie. Mais ce juste milieu revendiqué ne satisfait pleinement ni les partisans ni les adversaires de la légalisation de l’aide au suicide ou de l’euthanasie. Parallèlement au projet de loi, une « stratégie décennale » des soins palliatifs sera présentée en Conseil des ministres. Celle-ci prévoit notamment d’augmenter peu à peu les dépenses publiques en la matière pour atteindre 2,7 milliards annuels – contre 1,6 milliard actuellement – en 2034.
AFP, 08/04
Faire payer la « taxe lapin » aux patients indisciplinés
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a indiqué, samedi, vouloir faire payer 5 € en cas de rendez-vous médical non honoré sans prévenir au moins 24 heures à l’avance. La somme irait entièrement au praticien, notamment en passant par les coordonnées bancaires renseignées lors de la réservation, ont précisé hier les deux ministres en charge de la Santé, Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux. La plate-forme de réservation Doctolib se dit disposée à travailler avec le gouvernement sur ce sujet. Mais aux yeux du site, « l’empreinte bancaire obligatoire serait un énorme frein à l’accès aux soins ». Des patients seraient plus frileux à l’idée de laisser leurs coordonnées bancaires ou n’ont pas de carte bancaire. Et, les médecins non inscrits sur une plate-forme représentent « une grosse partie d’entre eux », pointe Margot Bayart, vice-président de MG France, pour qui « cette histoire de rendez-vous non honorés est loin d’être [leur] principal problème ». En 2022, 64 % des généralistes n’utilisaient pas Doctolib, Maiia ou encore Keldoc, d’après une étude du ministère de la Santé. Demander les coordonnées bancaires « sera une grande complexité pour les docteurs car ils sont débordés, d’autant qu’ils n’ont pas toujours de secrétaire », estime Jérôme Marty, président de l’UFML-Syndicat, qui représente les médecins libéraux. « Nous réfléchissons à d’autres outils » que l’empreinte bancaire, a‑t-on indiqué sans plus de précisions, hier, au ministère.
Le Parisien, 09/04
En bref
Dans une interview à Libération, Marie Jauffret-Roustide, chargée de recherche à l’Inserm et chercheuse au Centre d’étude des mouvements sociaux, souligne les limites de la stratégie répressive dans la lutte contre la drogue. Elle explique : « Quand on pénalise l’usage, on stigmatise les consommateurs et on les éloigne des soins ». Elle souligne que la France « est très en retard sur l’ouverture des futures salles de consommations à moindres risques ».
Libération, 09/04
Michel Desmurget, docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, auteur de « Faites-les lire ! Pour en finir avec le crétin digital », explique dans un entretien au Figaro : « Lire nourrit puissamment l’intelligence et l’imagination ». Il ajoute que « nos enfants sont confrontés à un monde d’hypersollicitation et d’hyperstimulation dès le plus jeune âge. Plusieurs études montrent, notamment chez l’animal, que cette saturation met le cerveau en état de stress et conduit à des problèmes attentionnels et d’apprentissage tout en favorisant les risques d’addiction à travers l’action exercée sur le système cérébral de récompense. Les espaces de silence, de vide, d’ennui sont importants pour la structuration intellectuelle et émotionnelle des enfants ».
Le Figaro, 09/04
L’AFP explique qu’à l’hôpital Bicêtre, l’IA précise les diagnostics en un clic. Le passage en 2019 à la lecture des lames à l’écran « a changé nos pratiques » vers une « pathologie de haute précision », explique Catherine Guettier, la cheffe de service anatomie et cytologie pathologiques de l’hôpital Bicêtre (AP-HP), situé au Kremlin-Bicêtre, près de Paris. Un seul clic d’ordinateur suffit pour voir s’afficher en quelques minutes, sous forme d’un document, le pronostic d’un risque de rechute de la patiente atteinte d’un cancer du sein au stade précoce. La solution d’IA par « apprentissage », bien qu’intégrée à l’environnement de travail des pathologistes depuis fin février, doit encore obtenir son marquage CE pour être autorisée pour la routine médicale. Cette certification est attendue aux alentours de mi-2025. La licorne franco-américaine Owkin, qui a développé cet outil d’IA, s’est entraînée sur « une base de données de 1.500 lames de patientes du centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy » et continue d’affiner l’outil en s’appuyant sur l’expertise des pathologistes de Bicêtre, détaille Victor Aubert, chef de produit chez Awkin.
AFP, 08/04
Sylvie Chokron, neuropsychologue au parcours atypique, directrice de recherche au CNRS et à l’université de Paris, vient de publier « Dans le cerveau de… », où elle décrypte les secrets de nos capacités cognitives. Elle tente chaque jour d’en apprendre plus sur le cerveau, organe mystérieux. Elle souligne : « On a le droit de faire équipe avec son cerveau, de le prendre par la main, de ne pas se faire imposer des choses ». Et d’ajouter : « Je pense que le cerveau ne se repose pas. En revanche, il a besoin d’être non contraint, de faire ce qu’il a envie de faire ».
La Croix, 09/04