À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Six progestatifs augmentent le risque de tumeur cérébrale bénigne
Des travaux, publiés dans le BMJ et menés par Epi-Phare, le groupement d’intérêt scientifique constitué par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et la Caisse nationale d’assurance-maladie, montrent un surrisque individuel de tumeur cérébrale bénigne – méningiome – induit par six progestatifs, dont ceux pour lesquels le lien avait déjà été établi (Androcur, Lutéran et Lutényl). Ils ont identifié trois traitements supplémentaires concernés : le Colprone, le Depo Provera et le Surgestone. Pour leurs recherches, les scientifiques se sont appuyés sur les informations du Système national des données de santé, impliquant 18 061 femmes ayant subi une opération chirurgicale pour un méningiome entre 2009 et 2018 et sur plus de 90 000 femmes servant de témoins. Le risque de présenter ce type de tumeur était multiplié par 19 pour les femmes ayant été exposées à l’Androcur, par 3,9 avec le Lutéran (acétate de chlormadinone) et par 4,9 avec le Lutényl (acétate de nomégestrol). Quant aux trois médicaments nouvellement identifiés, après un an d’utilisation, ils multipliaient le risque de méningiome par 4,1 pour le Colprone (médrogestone), par 5,6 pour le Depo Provera (acétate de médroxyprogestérone injectable) et par 2,7 pour le Surgestone (promégestone). « Il n’y a désormais aucun doute sur les dangers d’utilisation de ces traitements », estime Isabelle Yoldjian, directrice du pôle gynécologie de l’ANSM.
Le Figaro, 01/04
Ces virus qui nous menacent
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dressé une liste d’une dizaine de pathogènes « susceptibles de provoquer de futures flambées et pandémies ». Ce listing a surtout « pour but de mobiliser des financements pour la recherche », indique Sylvie Briand, directrice du groupe de suivi pour la préparation aux pandémies de l’OMS. Mais il permet aussi, quatre ans après le début de la pandémie de Covid et près d’un an après la fin du plus haut niveau d’alerte, de dresser plusieurs catégories de menaces « en fonction du mode de transmission ». Les virus respiratoires déjà bien connus (grippe, SRAS, MERS-CoV, etc.) sont suivis de très près. Il suffit que l’un d’eux acquière une ou plusieurs mutations dans son génome pour qu’il se diffuse facilement entre humains non immunisés. Grippe espagnole en 1918, grippe de Hongkong en 1968, grippe A (H1N1) en 2009… « Une pandémie grippale est la seule dont on sait qu’elle arrivera certainement, et on sait déjà comment lutter contre : nouveaux vaccins, traitements, gestes barrière, etc. », avance Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de Genève. « Quand on regarde l’histoire des pandémies, on se rend compte que les virus les plus préoccupants en termes de risques d’émergence sont les virus grippaux », abonde le virologue Etienne Decroly.
Aujourd’hui en France, 02/04
En bref
Bercy veut rouvrir le débat sur l’indemnisation des arrêts de travail, dont le coût gonfle année après année. Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, veut faire de ce sujet – déjà dans le viseur en 2023 – une « priorité ». Les pistes étudiées pourraient passer par l’augmentation du nombre de jours de carence ou l’instauration de « jours de carence d’ordre public ». « Les arrêts maladie ont augmenté de 10 % depuis le Covid ! Ce débat doit être ouvert dès cette année afin de lutter contre les abus. C’est aussi un principe de justice vis-à-vis de ceux qui travaillent », a plaidé le ministre des Finances dimanche dans Ouest France. Lors de l’annonce mardi dernier du dérapage du déficit public en 2023 (à ‑5,5 % du PIB, contre ‑4,9 % attendu), il avait même fait de ce sujet sa « priorité » pour entamer le redressement des comptes publics, martelant vouloir « inverser la tendance ». Le coût des arrêts maladie, proche de 16 milliards en 2022 (en tenant compte des arrêts liés au Covid), a augmenté régulièrement ces dernières années, sur fond de vieillissement de la population active. Il reste depuis à un niveau élevé malgré la sortie de la crise sanitaire.
Les Echos, 02/04
Armelle Rancillac, chercheuse Inserm au Collège de France et spécialiste du sommeil, explique dans une interview à Libération les effets du passage à l’heure d’été sur notre santé. Elle indique que « cela peut prendre une semaine avant de retrouver un sommeil réparateur ». « La littérature scientifique montre que le changement d’heure a bel et bien des effets physiologiques et sanitaires », signale l’Inserm. Les experts de l’Inserm rappellent également l’importance d’une exposition à la lumière du jour dès le lever afin de réguler l’horloge biologique. Le rythme des repas doit également être adapté au changement d’heure pour ne pas perturber davantage l’organisme.
Liberation.fr, Lepoint.fr, 30/03
La Journée mondiale des troubles bipolaires a eu lieu samedi 30 mars. Classée parmi les dix pathologies les plus invalidantes, cette maladie grave toucherait 40 millions de personnes dans le monde (2019), selon l’OMS. En France, on estime qu’entre 1 % et 2,5 % de la population est touchée par des troubles bipolaires, soit entre 650 000 et 1,6 million de personnes. Les troubles bipolaires peuvent mettre entre huit et dix ans avant d’être diagnostiqués. La bipolarité augmente le risque de tentatives de suicide, les hospitalisations ou les comorbidités, en particulier le développement de maladies cardiovasculaires. Pour toutes ces raisons, cette maladie est associée à une réduction de l’espérance de vie de dix ans en moyenne, explique l’Inserm. Un diagnostic tardif peut avoir « des conséquences désastreuses sur la vie sociale, familiale et professionnelle des patients », rappelle la HAS.
Radiofrance.fr, 29/03, La-croix.com, 30/03
Les entreprises concernées par l’éventuelle interdiction des Pfas font monter la pression en amont du vote à l’Assemblée, agitant le spectre de la suppression de milliers d’emplois, indique L’Humanité. Mercredi, le groupe SEB, propriétaire de la marque Tefal dont les ustensiles de cuisine sont accusés de contenir des polluants éternels (dits Pfas), a prévu d’affréter des cars gratuitement pour tous ses salariés désirant se rendre à Paris pour manifester devant l’Assemblée nationale, où sera discutée, le lendemain, la proposition de loi, portée par les écologistes, visant à interdire les Pfas. Le président de SEB, Thierry de La Tour d’Artaise, affirme, à La Tribune Dimanche, que la loi serait mal conçue. Injuste, elle entretiendrait, selon lui, la confusion entre tous les composés Pfas, y compris ceux de son entreprise, qu’il assure inoffensifs, sur la base de « centaines d’études » qui, pourtant, n’ont pas été rendues publiques. « C’est une démarche assez classique. Il cherche à décrédibiliser le socle scientifique de la loi, déplore Nicolas Thierry, le député écologiste à l’origine du texte de loi. Notre loi repose précisément sur les recherches des autorités sanitaires, de l’Inserm notamment ».
L’Humanité, 02/04
Le Monde se penche sur les études scientifiques portant sur l’hormonothérapie. Alors que les bloqueurs de puberté viennent d’être interdits pour les mineurs transgenres au Royaume-Uni, un rapport sénatorial, porté par des élus Les Républicains (LR), demande d’interdire tout accès aux hormones d’affirmation de genre. A ce jour, elles sont prescrites hors AMM, comme la loi peut l’autoriser lorsque l’intérêt du patient le justifie. La littérature scientifique décrit une amélioration de la santé mentale des jeunes. Le document des sénateurs LR évoque le manque de données concernant les effets à court, moyen et long terme des bloqueurs de puberté sur le développement cognitif – l’adolescence est un moment-clé dans le développement de certaines facultés. De son côté, l’Association mondiale des professionnels en santé transgenre (WPATH) – dont les 250 membres à travers le monde établissent des recommandations de prise en charge depuis les années 1980 – souligne l’importance de multiplier les études à ce sujet.
Le Monde, 30/03