À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Le tabac altère durablement l’immunité adaptative
Chez les anciens fumeurs, même plusieurs années après l’arrêt du tabac, les réponses immunitaires restent altérées, révèle une équipe de l’Institut Pasteur dans la revue Nature, dont Le Monde se fait l’écho. « Notre but était de mieux comprendre la variabilité de la réponse immunitaire chez des individus en bonne santé, selon les modes de vie ou les caractéristiques socio-démographiques », explique Violaine Saint-André, bioinformaticienne à l’Institut Pasteur. Les auteurs ont recherché les variables qui avaient le plus d’impact sur les réponses immunitaires, parmi les 136 retenues (indice de masse corporelle, tabagisme, heures de sommeil, activité physique, maladies infantiles, vaccinations…). Le tabagisme a montré l’impact le plus notable. L’étude confirme d’abord qu’il induit, chez les fumeurs actifs, une réponse innée de type inflammatoire accrue d’environ 50%, en moyenne, par rapport aux non-fumeurs. L’originalité de l’étude est ailleurs : l’impact du tabac sur certaines réponses immunitaires, chez les ex-fumeurs, apparaît durable. « Après l’arrêt du tabac, la réponse inflammatoire revient rapidement à la normale. En revanche, l’immunité adaptative reste perturbée durant au moins 10 à 15 ans », résume Darragh Duffy, qui a coordonné l’étude. « Avec cette étude sans a priori sur le poids des facteurs de l’environnement, faisant appel à une méthode expérimentale simple, les auteurs ont retrouvé des gènes connus pour être perturbés par le tabagisme, salue Simon Fillatreau, professeur d’immunologie à l’Institut Necker-Enfants malades (Inserm, CNRS, université Paris-Cité). Cela conforte la pertinence de leur approche et la validité de leur remarquable découverte sur cet effet à long terme du tabagisme ».
Le Monde, 21/02
Une IA attribue un sexe au cerveau
Une étude publiée lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences révèle qu’un algorithme bien entraîné est capable de reconnaître dans plus de 90% des cas si les IRM qu’on lui présente appartiennent à un cerveau biologiquement masculin ou féminin, rapporte Libération. Jusqu’ici, les chercheurs ont toujours échoué à trouver des différences structurelles entre les cerveaux humains des deux sexes. « C’est une preuve très forte que le sexe est un déterminant robuste dans l’organisation cérébrale humaine », affirme Vinod Menon, coauteur de l’étude et directeur du laboratoire de neurosciences cognitives de Stanford. Le neurologue explique qu”« une motivation clé pour faire cette étude est le constat que le sexe joue un rôle crucial dans le développement du cerveau, son vieillissement, et dans la manifestation de troubles psychiatriques et neurologiques ». La dépression et l’anxiété sont par exemple beaucoup plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes. A l’inverse, elles sont moins sujettes aux troubles de l’attention. Pour Vinod Menon, « identifier de manière consistante et réplicable des différences sexuelles dans le cerveau humain adulte est une étape clé pour mieux comprendre les vulnérabilités respectives des deux sexes ».
Libération, 21/02
En bref
Des traitements à base de cannabis médical, notamment utilisés contre la douleur, seront disponibles en France en 2025, a indiqué l’ANSM, alors qu’une expérimentation sur le sujet est en cours depuis 2021, rapporte l’AFP. Plusieurs pays européens, ainsi qu’Israël et certains États américains, laissent déjà la possibilité aux médecins de prescrire des produits à base de cannabis, une piste thérapeutique qui fait l’objet de controverses dans le monde médical. L’intérêt thérapeutique du cannabis, surtout envisagé contre la douleur et l’anxiété, est en effet sujet à débat. En l’état actuel des connaissances, les études tendent à confirmer certains bénéfices, mais qui restent limités. L’ANSM a, en revanche, annoncé que les médicaments sous forme de fleurs de cannabis (à inhaler) seraient retirés ces prochaines semaines de l’expérimentation. Les médecins concernés sont donc appelés à cesser peu à peu de les prescrire.
AFP, 20/02
Paris fait partie des villes européennes les plus polluées, selon une étude du Lancet qui a analysé la qualité de l’air d’une centaine de villes à travers le monde. En Île-de-France, c’est dans le métro et dans les habitacles des véhicules que les polluants sont le plus concentrés. Cependant, les cyclistes seraient les usagers qui inhalent le plus de polluants d’après une étude réalisée par une équipe de l’Inserm au sein de l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique (Sorbonne Université), « La raison est simple, explique Basile Chaix, directeur de recherche de l’étude, c’est que plus on pédale et plus on respire vite et fort. De ce fait, on inhale davantage de polluants ».
Leparisien.fr, 20/02
« La maladie d’Alzheimer pourrait-elle être transmissible, comme peuvent l’être les maladies à prions ? », interroge Le Quotidien du pharmacien. C’est l’hypothèse soutenue par l’équipe britannique dirigée par John Collinge de l’institut des maladies à prions de Londres, dans une nouvelle étude publiée dans Nature Medicine. Les chercheurs rapportent les observations relatives à huit patients qui ont développé une forme précoce et atypique de la maladie neurodégénérative après avoir été traités dans les années 1980 par hormone de croissance (GH) d’origine humaine cadavérique.
Le Quotidien du pharmacien, 15/02