À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Covid-19 : la délicate estimation de la surmortalité liée à l’hydroxychloroquine
Une étude française, publiée dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy, portant sur six pays, dont la France, chiffre à 17 000 les décès induits par l’hydroxychloroquine chez les patients hospitalisés pendant la première vague de la pandémie, entre mars et juillet 2020. L’hydroxychloroquine (HCQ) pour soigner la Covid-19 a rapidement montré son inefficacité lors d’essais cliniques sérieusement conduits. Ceux-ci ont aussi montré, à l’instar de données de pharmacovigilance, que la molécule pouvait être délétère, voire mortelle, pour certains patients notamment par atteinte cardiaque. La surmortalité liée à l’utilisation de l’hydroxychloroquine est estimée à 199 morts en France, 12 700 morts aux Etats-Unis, 240 morts en Belgique, 95 décès en Turquie, 1 822 en Italie et 1 895 en Espagne. Soit un total de près de 17 000 décès, Mais pour Jean-Christophe Lega, de l’équipe évaluation et modélisation des effets thérapeutiques de l’université de Lyon et ses collègues, « ces chiffres ne représentent probablement que la partie émergée de l’iceberg », dans la mesure où leur analyse ne couvre qu’une partie de la population mondiale ayant pu être traitée contre la Covid avec l’HCQ. Dominique Costagliola (Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, Sorbonne Université, Inserm) note que l’étude a pour mérite « d’enfoncer le clou » sur l’épisode hydroxychloroquine : « Cette dérive insensée, encouragée dans de nombreux pays au plus haut niveau politique, a fait des morts. » La directrice de recherche émérite estime que « le vrai chiffre au niveau mondial » sur l’ensemble de la période pandémique « est probablement très supérieur ».
Lemonde.fr, 04/01, La Croix, 05/01
De la rougeole à la panencéphalite sclérosante subaiguë : comment le virus se propage dans le cerveau
Pour des raisons encore mal connues, le virus de la rougeole est, dans environ un cas de rougeole sur 10 000, à l’origine d’une panencéphalite sclérosante subaiguë (PESS), une encéphalite mortelle qui survient des années après l’infection par le virus. Des chercheurs de la Mayo Clinic, dans le Minnesota (Etats-Unis), ont cartographié comment le virus de la rougeole a muté et s’est propagé dans le cerveau d’un homme de 24 ans. Ce dernier a succombé à cette maladie ; son cerveau a alors été congelé et donné au Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Les chercheurs craignent que de nouveaux cas de PESS surviennent à mesure que la rougeole réapparaît parmi les personnes non vaccinées. L’étude, menée par les chercheurs de la Mayo Clinic, a été publiée en libre accès dans la revue Plos Pathogens. Les chercheurs y expliquent avoir découvert que le génome du virus de la rougeole a commencé à changer une fois entré dans le cerveau. Il s’est répliqué, créant d’autres génomes légèrement différents qui se sont eux-mêmes répliqués, et ainsi de suite, à de multiples reprises, créant in fine une population de génomes variés. L’un des coauteurs, le Dr Roberto Cattaneo, virologue à la Mayo Clinic, explique que deux génomes spécifiques présentaient certaines caractéristiques qui, conjointement, favorisaient la propagation du virus depuis l’emplacement initial de l’infection (le cortex frontal), permettant ainsi de coloniser l’ensemble du cerveau.
Lequotidiendumedecin.fr, 04/01
En bref
Le Quotidien du Pharmacien se penche sur les avancées dans la recherche concernant les embryoïdes, les organoïdes. Des chercheurs de l’institut des sciences biomédicales et de la santé de Canton sont parvenus à créer un mésonéphros (stade intermédiaire du rein) humanisé dans des embryons de porcs, selon une étude publiée en septembre dans Stem Cell. Jusqu’à présent, aucun organe solide n’avait jamais été créé chez un animal aussi proche de la physiologie humaine. C’est « la première fois qu’a été démontrée de manière convaincante la capacité des cellules humaines à développer un semblant d’organe dans une espèce animale hôte », a commenté le chercheur de l’Inserm, Pierre Savatier. Mais, la création d’organes inter-espèces ou de modèles embryonnaires n’est pas sans soulever des questions éthiques.
Le Quotidien du Pharmacien, 04/01
Les Echos consacrent un article aux « implants futuristes » qui permettent de « contrôler les machines par la pensée ». Plusieurs sociétés conçoivent des interfaces cerveau-machine pour redonner de l’autonomie aux paralysés et même faire émerger un être humain biologiquement augmenté. Neuralink, la plus connue, car fondée par le très médiatique Elon Musk, a le mérite d’avoir attiré l’attention du public et des investisseurs sur cette technologie prometteuse, bien qu’il soit parfois difficile de distinguer ses discours marketing de ses réelles avancées en la matière. Créée en 2016, la start-up travaille sur le développement d’appareils connectés à implanter dans le cerveau, afin de pouvoir communiquer avec un ordinateur directement par la pensée. La start-up a pour le moment uniquement testé ses solutions sur des primates non humains. Mais les premiers essais cliniques sont en préparation. En septembre dernier, l’entreprise a annoncé le recrutement de plusieurs cobayes, des volontaires atteints de quadriplégie. La start-up américaine Synchron, moins populaire que sa rivale, est pourtant plus avancée. Ses implantations ont été opérées sur une dizaine de personnes aux Etats-Unis en 2021, puis sur quatre patients en Australie, en 2022. Dirigée par le neurobiologiste Tom Oxley, la société mise sur une approche moins invasive : une endoprothèse vasculaire insérée dans le cerveau via la veine jugulaire, selon une procédure chirurgicale devenue commune lors de la pose d’un stent. Ainsi, pas besoin d’ouvrir le crâne.
Les Echos, 05/01
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue en ligne Neurology, des chercheurs américains ont examiné le lien entre la durée et la qualité du sommeil mesurée chez 526 participants lorsqu’ils avaient entre 30 et 40 ans, et leurs performances cognitives 10 ans plus tard. A l’issue de l’étude, les scientifiques ont observé que sur les 175 personnes dont le sommeil était le plus perturbé, 44 présentaient des performances cognitives médiocres 10 ans après, contre 10 des 176 personnes dont le sommeil était le moins perturbé. Les résultats ont impliqué que les personnes dont le sommeil est le plus perturbé dans la trentaine et la quarantaine seraient deux fois plus susceptibles d’avoir des troubles de la mémoire et de la pensée 10 ans plus tard. Par ailleurs, les chercheurs ont remarqué que c’était une fragmentation importante du sommeil, plutôt que la durée de la nuit, qui était associée à une détérioration de la cognition des années après.
Le Quotidien du Pharmacien, 04/01
En 2023 comme les années précédentes, les pénuries de médicaments sont un fléau à gérer au quotidien pour les pharmaciens. Les pouvoirs publics se sont toutefois emparés du sujet et ont annoncé des solutions. Au programme : une charte de bonnes pratiques contre les ruptures, des hausses de prix de l’amoxicilline, un plan hivernal de l’ANSM, et un plan de relocalisation de la production de médicaments. Sans compter les mesures prévues au PLFSS 2024.
Le Quotidien du Pharmacien, 04/01