À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
La nicotine en sachet ou sous forme de perles, un piège à ados
40 % des 13 – 16 ans connaissent les nouveaux produits contenant de la nicotine, pourtant réservés aux plus de 18 ans, selon un sondage réalisé par l’Alliance contre le tabac, qui veut que l’État légifère. Un sur dix a déjà testé ces produits : 11 % pour les perles de nicotine et 9 % pour les sachets. L’offensive des industriels pour promouvoir ces nouveaux produits est bel et bien lancée. Depuis quelques mois, les boîtes « Velo » vendues par British American Tobacco, l’un des plus puissants cigarettiers au monde, fleurissent dans les vitrines des bureaux de tabac. D’autres marques misent, elles, sur des goûts « soda ». A l’intérieur, on y trouve vingt petits pochons de poudre blanche à base de nicotine de synthèse, d’arômes, d’édulcorants à faire fondre dans la bouche. Dans leur sillage, des petites billes colorées, les Nicopop, ont fait leur entrée sur le marché juste avant l’été. Encore marginales, ces perles se vendent surtout en ligne. Le concept est le même : on ne fume plus de cigarette, on suce de la nicotine. L’Alliance contre le tabac s’en inquiète. « On est exactement dans la même situation qu’il y a deux ans lorsque la Puff, cette vapoteuse au goût fruité, a débarqué en France, s’agace Loïc Josseran, président de ce collectif d’associations. Avec les sachets et les perles aromatisés, les industriels ciblent encore les jeunes et vont jusqu’à supprimer la fumée pour laisser penser qu’ils sont moins dangereux ! On en est à mettre des bonbons à la nicotine dans la bouche des gamins, c’est ignoble ! » Santé publique France confirme que ces produits, qui n’ont donné lieu à « aucune étude scientifique à ce jour », présentent « un fort risque de dépendance ». La nicotine absorbée par la muqueuse de la bouche passe directement dans le sang et monte vite au cerveau.
Le Parisien, 14/11
Impact des écrans sur les enfants : des effets d’intensité « faible à modérée », selon une méta-analyse
Une équipe, emmenée par Taren Sanders, chercheur à l’Institut de psychologie et d’éducation positives de l’Université catholique d’Australie, qui a conduit une méta-analyse de travaux qui sont eux-mêmes des méta-analyses d’études scientifiques, estime que les recommandations sanitaires ne devraient pas concerner uniquement la durée d’exposition des enfants aux écrans, mais aussi le contexte d’utilisation. Les 102 méta-analyses considérées avaient elles-mêmes passé au crible 2 451 études impliquant, au total, pas moins de 1,9 million de participants. Selon cette revue de la littérature scientifique, parue dans Nature Human Behaviour : qu’ils soient positifs ou négatifs, les impacts des écrans sur les enfants mis en évidence sont d’intensité « faible à modérée ». L’étude confirme l’importance de prendre en compte la façon dont les écrans sont utilisés. En matière de santé, les chercheurs établissent des associations « faiblement négatives » avec l’usage des écrans. Les auteurs concluent : « Ces résultats suggèrent que l’usage des écrans est un sujet complexe, avec des associations [aux effets sur le comportement et la santé] qui ne se fondent pas seulement sur la durée ou le type d’appareil mais aussi sur les contenus et sur l’environnement dans lequel s’effectue l’exposition. » Or, déplorent-ils, « beaucoup de recommandations actuelles simplifient cette relation complexe ». Les chercheurs appellent à ce que les recommandations se concentrent moins sur la réduction du temps d’écran et s’intéressent davantage aux types d’usages.
Lemonde.fr, 13/11, Aujourd’hui en France, 14/11
En bref
Le projet de budget de la Sécurité sociale, examiné cette semaine au Sénat, envisage de permettre aux pharmaciens de fournir davantage de biosimilaires, des médicaments moins chers qui imitent les biomédicaments, issus d’organismes vivants, afin de réduire les dépenses de la Sécurité sociale. Les biosimilaires, qui sont 15 à 30 % moins chers en moyenne que les bioréférents, pourraient générer environ 100 millions d’euros d’économies. Cependant, le gouvernement n’a pas précisé le montant exact des économies attendues. De plus, il prévoit que les nouveaux biosimilaires pourront être proposés par les pharmaciens en remplacement du biomédicament d’origine, deux ans après leur commercialisation. Pour soutenir les fabricants de génériques, le gouvernement souhaite également limiter la contribution que ces industriels devront acquitter chaque année. Cette mesure pourrait réduire la clause de sauvegarde de 300 millions d’euros (au titre de 2023) à environ 100 millions d’euros (au titre de 2024) pour les « génériqueurs ». Cependant, cette mesure pourrait ne pas plaire aux fabricants de médicaments plus chers, car ils devront payer la part de la clause de sauvegarde que les génériqueurs ne paieront plus.
Les Echos, 14/11
Selon un rapport de Santé publique France (SPF) publié hier, à l’occasion de la Journée mondiale du diabète, le taux de personnes atteintes d’un diabète de type 2 est deux fois plus important dans les départements d’outre-mer que dans l’Hexagone. Selon l’étude de SPF, en 2021, les taux d’adultes atteints d’un diabète étaient de 13,6 % à La Réunion, 12 % en Guadeloupe, 11,6 % en Guyane et 11,5 % en Martinique « tandis que cette proportion était de 5,7 % en 2016 en France hexagonale » Santé publique France révèle également que les femmes représentent 59 % des personnes diabétiques en Guadeloupe et en Martinique, 57 % en Guyane, 54 % à La Réunion, contre 45 % dans l’Hexagone. En outre, les complications dues au diabète sont plus fréquentes en outre-mer. Quant aux hospitalisations pour insuffisance rénale chronique terminale, elles étaient « deux fois plus fréquentes en Martinique, 1,7 fois à La Réunion, 1,6 en Guyane et 1,3 en Guadeloupe ».
Francetvinfo.fr, 14/11
Les habitants des territoires ruraux isolé utilisent 16 % de soins hospitaliers en moins que la moyenne des Français, selon une étude de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) qui présente plusieurs propositions pour améliorer leur prise en charge médicale. « A âge et sexe égal, la localisation à la campagne devient un facteur déterminant des inégalités d’accès aux soins hospitaliers et acte le passage d’une géographie des inégalités régionales à une géographie des inégalités urbain/rural », selon l’association. Cette dernière pointe le « rôle déterminant de la distance » dans ce moindre recours, « avec l’éloignement des centres hospitaliers régionaux » qui « est particulièrement criant ».
AFP, 13/11
Mettre un terme à l’errance diagnostique, repérer le plus tôt possible les troubles de neurodéveloppement et proposer des prises en charge précoces : c’est l’objectif du nouveau « service public de repérage et d’accompagnement précoce 0 – 6 ans », quel que soit le handicap, promis par Emmanuel Macron à la Conférence nationale du handicap en mai dernier. Ce mardi, le président de la République doit préciser cette mesure dans le cadre de la nouvelle stratégie pour les troubles du neuro-développement (2023 – 2027). Après une première stratégie très axée sur les troubles du spectre de l’autisme (TSA), le gouvernement insiste sur l’importance d’agir sur tous les troubles du neuro-développement – autisme, dys (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie…), déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), trouble du développement intellectuel (TDI) – car ils se cumulent fréquemment. Aujourd’hui encore, le diagnostic précoce comme la prise en charge restent un parcours du combattant pour de nombreuses familles.
Le Figaro, 14/11
La rééducation intensive par le jeu pour des jeunes enfants vivant avec une paralysie cérébrale est plus efficace pour améliorer la motricité des mains et des jambes que toutes les autres thérapies proposées actuellement, selon les résultats d’une étude européenne, publiés dans la revue Jama Pediatrics. Ces résultats « doivent changer non seulement les techniques actuelles de rééducation des enfants avec paralysie cérébrale dans la petite enfance mais également les politiques en matière d’organisation de la rééducation », a plaidé lundi le Dr Alain Chatelin, président de la Fondation Paralysie Cérébrale, dans un communiqué. Grâce à la rééducation intensive par le jeu, « en l’espace de 3 mois, les enfants gagnent en moyenne 10 % de motricité des mains », a précisé la professeure Yannick Bleyenheuft de l’université belge de Louvain.
AFP, 13/11