L’usage détourné de molécules légales, nouvelle menace de trafic de drogue
Le Monde publie une enquête dans laquelle il rend compte d’une nouvelle menace de trafic de drogue : l’usage détourné de molécules légales. Les autorités redoutent de voir débarquer sur le territoire français des dérivés du fentanyl – cet opioïde responsable de la mort de 110 000 personnes aux Etats-Unis en 2022. Utilisée, à très faible dose – dans des patchs, des comprimés, par injection -, comme analgésique dans le cadre de traitements sévères, cette substance est classée comme stupéfiant au niveau international depuis 1964 mais bénéficie d’autorisations de mise sur le marché lorsque son usage est médical. Au-delà des détournements de cette utilisation encadrée, le développement d’une filière de production et de trafic illégale inquiète les autorités sanitaires à travers le monde. « Depuis quelques mois, sur tout le territoire français, on constate des saisies de nouvelles substances psychoactives [NPS], surtout en fret postal ou en fret express, mais aussi des alertes venant d’ARS, d’élus locaux ou de laboratoires d’analyse, confie Corinne Cléostrate, sous-directrice des affaires juridiques et contentieuses des douanes. Ce qui nous alerte, ce sont les nouveaux produits toujours plus puissants, avec des effets proches de ceux du fentanyl. » Ces substances sont élaborées à partir de « précurseurs chimiques », semblables à l’inventaire d’une droguerie : des solvants industriels, des produits lave-vitres, des pesticides, des parfums, des médicaments vétérinaires… Les nouvelles substances psychoactives et leurs précurseurs se retrouvent au cœur des préoccupations des centres de pharmacovigilance et d’addictologie. Les experts y observent une diversification de l’offre, forte d’imitations ou de combinaisons avec d’autres drogues ou des médicaments, tels que les benzodiazépines. Mais aussi des e‑liquides contenant des cannabinoïdes de synthèse, vendus aux abords de lycées et dont l’usage est vanté sur des sites spécialisés.
Le Monde, 03/11
Manque de prévention face à la mort subite du nourrisson
Dans une étude récente publiée dans The Journal of Pediatrics, des chercheurs de l’Inserm, de l’Université Paris Cité, d’HEC Paris, de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Nantes et d’autres structures de recherche européennes ont analysé les images figurant sur les paquets de couches pour bébés dans 11 pays européens, dont la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Sur 631 paquets de couches pour bébés pesant moins de 5 kg, 49 % d’entre eux présentaient un bébé endormi. Les résultats ont montré que 79 % des paquets représentant un bébé endormi ne respectaient pas au moins une des recommandations relatives à la prévention de la mort subite du nourrisson. Dans 45 % des cas, le bébé était couché sur le ventre ou sur le côté, et dans 51 % des cas, il apparaissait avec des objets mous à proximité de lui et avec une literie non adaptée (oreillers, jouets ressemblant à des oreillers, jouets en peluche, etc.). Martin Chalumeau, l’un des co-auteurs de l’étude, conclut : « Nous devons réduire l’exposition aux images commerciales ou officielles qui ne sont pas conformes avec les recommandations en matière de prévention de la mort subite du nourrisson afin de prévenir les pratiques de sommeil à risque. En agissant ainsi, les fabricants et le législateur contribueraient pleinement à la diffusion d’informations exactes sur la santé. »
Science-et-vie.com, 02/11
Reprise du communiqué de presse du 23/10/2023 : « Les paquets de couches pour bébés véhiculent des images non conformes aux recommandations de prévention de la mort subite »
En bref
Le Point présente « ces projets qui nous veulent du bien » à Nice. Maladies respiratoires, gériatrie, psychiatrie… la métropole va continuer d’être à la pointe. L’hebdomadaire présente RespirERA, un pôle d’excellence mondiale. En mai, le CHU, l’université Côte d’Azur, l’Inria et l’Inserm ont été choisis par l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour fonder un institut hospitalo-universitaire (IHU) dans le cadre du plan France 2030. RespirERA sera à la pointe de l’innovation et de la recherche dans les pathologies respiratoires liées au vieillissement. « Il sera consacré à la prise en charge des maladies cancéreuses ou non, comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), la fibrose pulmonaire, l’asthme ou les maladies virales, comme celles liées au Covid », explique le Pr Paul Hofman. Responsable du laboratoire de pathologie clinique et expérimentale du CHU de Nice, il est l’un des praticiens qui pilotent ce projet. Dès 2024, RespirERA proposera une expertise unique en Europe. « Il s’agit d’anticiper la médecine de demain », souligne Paul Hofman. L’IHU bénéficie d’une dotation de 20 millions d’euros, octroyés par l’ANR. Une quinzaine de laboratoires de dimension nationale et européenne et quelque 600 médecins, chercheurs et industriels prendront part au dispositif.
Le Point, 02/11
Les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) pourraient être davantage impactées par les effets du changement d’heure, car le dérèglement des habitudes quotidiennes aggraverait les déséquilibres hormonaux et métaboliques déjà présents avec la maladie. Le SOPK est une maladie hormonale qui touche 10 % des femmes et est la première cause d’infertilité féminine, selon l’Inserm. Elle peut entraîner des troubles de la fertilité, de la pilosité, ainsi que des complications métaboliques. Mais il peut également être associé à de l’anxiété, de la fatigue ou encore des troubles du sommeil.
Femmeactuelle.fr, 02/11
Une nouvelle halte soins addictions (HSA) doit ouvrir ses portes au premier trimestre 2024 dans l’hypercentre de Marseille (4e arrondissement). C’est le troisième établissement de ce type en France après ceux de Paris et Strasbourg. Le lieu d’implantation a été validé début octobre par le comité de pilotage réunissant la préfecture, l’Agence régionale de santé (ARS), la ville, le tribunal judiciaire et les Hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM) ainsi que l’association Asud Mars Say Yeah, porteuse du projet. Tous attendent désormais le feu vert du ministère de la Santé à travers l’adoption d’un décret. Publiée en mai 2021, l’évaluation des salles de Paris et de Strasbourg par l’Inserm a démontré leur efficacité. Plus de 80 existent déjà en Europe, dont plus d’une quinzaine en Allemagne, d’après l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies.
Lequotidiendumedecin.fr, 02/11