Pesticides et leucémie chez l’enfant : une étude de l’Inserm précise les risques liés à la proximité de vignes
Une étude, réalisée par des chercheurs de l’Inserm et publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, constate qu’un enfant n’a pas plus de risque de développer une leucémie quand il habite près de vignes, à moins d’un kilomètre à la ronde. Selon l’étude, la présence de vignes à moins de 1.000 mètres du lieu de résidence n’était « pas plus fréquente » chez les enfants atteints de leucémie (9,3 %) que chez les témoins (10 %). Mais, le risque de leucémie lymphoblastique augmente « légèrement » si l’on tient compte de la surface totale des vignes et non de leur seule présence. L’augmentation du risque est toutefois moindre (4 %) si l’on prend en compte l’ensemble des leucémies aigües. « En moyenne, pour chaque augmentation de 10 % de la part couverte par les vignes dans le périmètre de 1.000 mètres, le risque de leucémie lymphoblastique », la plus fréquente, « augmente de près de 10 % », précise un communiqué de l’Inserm. L’étude de l’Inserm, menée en collaboration avec Santé publique France et avec le soutien financier de l’Anses et de l’INCa, est l’une des premières à se pencher sur les risques directement encourus par les enfants vivant près de parcelles traitées avec ces produits et non, par exemple, via une exposition domestique ou professionnelle de leur mère durant la grossesse.
AFP, France Info, France Inter, Le Monde 18/10
En bref
Une Halte Soins Addictions (HSA) va ouvrir début 2024 à Marseille pour accueillir des personnes souffrant d’addictions et sans domicile afin de leur offrir un suivi médico-social. Le projet est porté par des associations, la ville, l’Etat, l’Inserm et les hôpitaux de Marseille, et s’inspire des expériences de Paris et Strasbourg. Le but est de réduire les risques sanitaires et les nuisances liées à la consommation de drogue dans la rue, principalement de la cocaïne et des médicaments. Le choix du lieu, une ancienne école d’ingénieur dans un quartier passant et proche des écoles, a suscité la colère des riverains qui ont lancé une pétition pour demander un autre emplacement. La première adjointe à la mairie, Michèle Rubirola, défend le projet comme une question de santé publique et promet des réunions d’information pour convaincre les habitants. Aujourd’hui en France, 18/10
Dans un entretien au trimestriel Le Figaro Santé, consacré au sommeil, Yves Dauvilliers, professeur à l’université de Montpellier, responsable de l’équipe médicale Troubles du sommeil et de l’éveil au CHU de Montpellier, et de l’équipe Inserm Neuropeps à l’institut des Neurosciences de Montpellier, qui dirige également le Centre de référence national des narcolepsies et hypersomnies rares, explique : « Une plainte quotidienne de somnolence est associée à un risque accru de déclin cognitif ». Les apnées du sommeil sont aussi mises en cause. Il indique : « Nous avons lancé il y a quelques mois un essai clinique destiné à tester des molécules inhibant l’orexine. Ces médicaments qui s’opposent à l’éveil permettent de traiter l’insomnie – quatre molécules sont déjà commercialisées aux Etats-Unis, et l’une d’elles, le daridorexant, devrait être prochainement disponible en France. (…) Nous espérons apporter les preuves que ces médicaments peuvent également ralentir le déclin cognitif chez des personnes insomniaques présentant des troubles de mémoire ». Le Figaro Santé, 01/10
Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et ancien président du Conseil scientifique Covid-19, également professeur de médecine et immunologiste, spécialiste du sida et des maladies infectieuses, raconte, dans un entretien au Figaro Santé, son parcours, ses combats et ses convictions. Il revient sur les années sida, qui ont été une rupture dans sa vie : « Ce virus, c’est d’abord un échec médical, brutal, dans ces années 1980 où la médecine s’affiche triomphante. C’est aussi avec le sida que l’on prend conscience qu’au-delà des médecins et des soignants, la maladie appartient au patient, et donc que la médecine doit être faite pour et avec lui ». Il défend l’idée de la démocratie en santé, qui consiste à associer les citoyens aux décisions politiques en matière de santé : « Ces années-là sont aussi celles de l’émergence des associations de patients, et l’on commence à envisager de construire un système de santé qui tient compte de l’avis des citoyens. Pour ma part, j’ai ébauché à ce moment-là une réflexion qui me conduira plus tard à élaborer des propositions sur la démocratie en santé ». Selon lui, « pour les grandes questions de santé, il faut prendre le temps de la réflexion citoyenne ». Le Figaro Santé, 01/10
Vivre dans des quartiers accessibles à la marche est associé à un risque inférieur de 26 % de développer des cancers liés à l’obésité, estime une étude, réalisée par les chercheurs de l’école de médecine Icahn du Mont Sinaï (New York) et publiée dans Environmental Health Perspectives. Les chercheurs ont suivi pendant près de trente ans plus de 14 000 femmes appartenant à la cohorte de l’université de New York. Ils ont calculé le potentiel piétonnier du quartier, la « marchabilité ». Parallèlement, ils ont recensé dans cette population les cancers primaires liés à l’obésité. Parmi les femmes de l’étude, âgées au départ de 34 à 65 ans, avec un âge moyen de 50,6 ans, 18,2 % ont eu un cancer, les plus fréquents étant ceux du sein postménopause, suivis par ceux du côlon-rectum et de l’endomètre. Comparées à celles vivant dans le quartier le moins accessible à pied, les volontaires habitant la zone la plus « marchable » avaient un risque moindre de 26 % de cancer lié à l’obésité. Elles avaient aussi l’IMC le plus bas. Le Monde, édition Science et Médecine, 18/10