Nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19
Une nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19, ciblée sur les populations les plus à risque, a démarré hier. Initialement, la vaccination anti-Covid devait s’effectuer en même temps que celle contre la grippe, à partir du 17 octobre. Mais le virus s’est une nouvelle fois invité dans le calendrier de la rentrée, après avoir resurgi au cœur de l’été. Face à cette situation, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) a recommandé mi-septembre « l’accès au rappel vaccinal dès que possible » pour les plus à risque. Bien que le système de surveillance du virus ait été allégé, « nous ne sommes pas aveugles, loin de là », a affirmé lundi Bruno Lina, un membre du Covars, lors d’une visioconférence organisée par l’Inserm et l’ANRS-MIE. La vague estivale est « encore en phase de plateau probablement, ou de croissance », a ainsi jugé ce virologue, alertant aussi sur un « taux d’incidence chez les personnes âgées en augmentation dans certaines régions ». Et, vu que « l’année dernière, la première vague de circulation, en octobre, a été suivie d’une deuxième en décembre-janvier, il faut s’attendre de nouveau à une reprise épidémique pendant la période hivernale », a‑t-il prévenu, se disant « incapable de dire si elle sera plus ou moins élevée » que celle de fin 2022-début 2023. « L’Etat a commandé plus de 13 millions de doses qui permettront de vacciner les populations les plus à risque de formes graves, mais il est possible de commander beaucoup plus, si nécessaire », a affirmé la présidente du Covars Brigitte Autran hier lors de la visioconférence Inserm/ANRS-MIE. AFP, 02/10
Le Nobel de médecine célèbre les vaccins à ARN messager
Le Nobel de médecine est décerné au duo Katalin Kariko et Drew Weissman pour leurs découvertes sur les modifications des bases nucléiques, qui ont été essentielles au développement de vaccins à ARN messager efficaces contre la Covid-19. Ce prix arrive « à point nommé », « très rapidement après la démonstration de leur efficacité », a salué hier la présidente du comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), Brigitte Autran. Ce prix est « une récompense particulièrement méritée », a‑t-elle déclaré lors d’une conférence de presse sur le Covid, organisée par l’Inserm et l’ANRS-Maladies infectieuses émergentes. Les deux lauréats du Nobel « ont trouvé les moyens chimiques de modifier les ARN pour les rendre utilisables comme vaccins » et, avec « la pandémie de Covid, l’efficacité de ces vaccins a été démontrée chez plusieurs milliards d’individus », a souligné cette immunologiste. Les vaccins à ARNm ont aussi prouvé leur capacité d’adaptation rapide aux évolutions du SARS-CoV‑2, a pointé la présidente du Covars. Pandémie de Covid ou non, « la technologie aurait fini par émerger, estime Palma Rocchi, chercheuse Inserm spécialiste de l’ARNm à l’université Aix-Marseille. Plusieurs équipes travaillaient sur des vaccins à ARNm, notamment contre le mélanome. Mais le Covid a eu un effet booster », relançant l’intérêt de la recherche académique, de l’industrie, et des financeurs. Aujourd’hui, indique Palma Rocchi, « beaucoup de vaccins sont en train d’émerger (contre la bronchiolite, la grippe, le sida, certains cancers…), et des essais cliniques sont en cours pour utiliser ces vaccins dans certaines maladies rares ». AFP, France Inter, 02/10, Le Figaro, 03/10
En bref
Aujourd’hui en France explique que l’espoir d’un test de diagnostic du Covid long a grandi ces derniers jours, nourri par les résultats d’une étude américaine. Des chercheurs ont suivi, entre janvier 2021 et juin 2022, 271 patients divisés en trois groupes : ceux qui n’avaient jamais été infectés, ceux qui étaient guéris et ceux qui présentaient toujours des symptômes au moins quatre mois après l’infection. Résultat : des différences dans le sang de ces derniers individus ont été identifiées. En mai dernier, des chercheurs de l’Inserm et d’Université Paris Cité avaient aussi, en collaboration avec l’université de Minho à Braga (Portugal), identifié « un certain nombre de marqueurs sanguins présents six mois après l’infection chez 70 à 80 % des personnes présentant un Covid long, alors que ces mêmes marqueurs sanguins étaient rares chez les sujets n’ayant pas développé de forme longue ». « Nous avons constaté dans le sang la présence d’anticorps qui ont théoriquement une durée de vie courte, ce qui pourrait illustrer une persistance virale dans l’organisme des patients Covid long », indique Jérôme Estaquier, directeur de recherche à l’Inserm. Aujourd’hui en France, 03/10
Le Monde publie un dossier sur le cannabis thérapeutique. Le journal explique que la généralisation de l’usage médical du cannabis, pourtant attendue, n’a pas été actée dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024. « Il faut bien comprendre que, depuis plus de cinquante ans, il y a une panique morale en France autour du cannabis : c’est une drogue, donc c’est considéré comme mal, et le logiciel français en la matière, c’est la prohibition et la répression, regrette Marie Jauffret-Roustide, sociologue et chercheuse à l’Inserm. L’épouvantail des dangers que le cannabis peut représenter fait écran à tout débat, même s’il s’agit de soulager des patients. » Médecin psychiatre et pharmacologue, président du comité scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sur le cannabis médical, le Pr Nicolas Authier déplore que le sujet soit aussi passionnel. « On ne fait pas autant d’histoires pour la prescription de fentanyl ou de lithium, dont une erreur de posologie peut être létale. Il y a, regrette-t-il, beaucoup de fantasmes et de dogmatisme sur ce sujet du cannabis médical. » Le Monde, 03/10