Des pistes sur le Covid long apportées par deux études
Deux récentes études viennent donner des pistes d’explications sur les causes du Covid long, l’une évoquant l’effet conjoint de séquelles dans divers organes, l’autre un mécanisme au niveau des neurones. Il y a « des preuves concrètes que différents organes subissent des changements » après une hospitalisation liée au Covid, a déclaré, lors d’une conférence de presse, Christopher Brightling, co-auteur d’une étude publiée vendredi dans le Lancet Respiratory Medicine. Ce travail se base sur des IRM réalisées chez 259 patients ayant été hospitalisés pour Covid en 2020 – 2021. Près d’un tiers des patients Covid présentaient des « anomalies » dans plusieurs organes, plusieurs mois après leur sortie de l’hôpital. Ces organes incluent notamment le cerveau, les poumons ou les reins et, dans une moindre mesure, le cœur et le foie. Une autre étude, publiée une semaine plus tôt dans la revue eBiomedicine, a, elle, plutôt ouvert la piste d’un mécanisme concentré dans le cerveau. Menée par une équipe de l’Inserm, cette étude s’est penchée sur une cinquantaine de patients dont certains ont connu une baisse de leur taux de testostérone, liée à une altération par le virus de certains neurones régulant les fonctions reproductrices. Les résultats, « suggèrent que l’infection peut entraîner la mort de ces neurones et être à l’origine de certains symptômes qui persistent dans le temps », avance l’Inserm dans un communiqué.
AFP, 23/09, RFI, RMC Info, 24/09
Tuberculose : l’ONU veut revitaliser le combat
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a tenté, vendredi, à New York, de montrer la lumière au bout du tunnel aux représentants réunis lors du sommet contre la tuberculose, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est ouverte mardi. L’OMS et tous les experts martèlent que cette infection pulmonaire peut être prévenue et soignée ; elle a pourtant encore tué 1,6 million de personnes en 2021, essentiellement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les pays membres ont approuvé une déclaration politique fixant plusieurs objectifs, notamment la mise à disposition de traitements préventifs et curatifs pour au moins 90 % des malades et le soutien à la recherche pour un nouveau vaccin. Ils veulent ainsi revitaliser un combat majeur pour la santé mondiale, que la pandémie de Covid-19 a fait passer au second plan en éloignant les objectifs adoptés lors du sommet précédent, en 2018. D’après un rapport de l’OMS paru en octobre 2022, le Covid-19 a effacé quatre ans de progrès en accaparant les ressources.
Le Figaro, 22/09
En bref
Concernant les greffes d’organes, le Pr Alexandre Loupy, chercheur au Parcc (Paris Cardiovascular Research Center, unité 970 Inserm/université de Paris) et directeur de l’Institut de transplantation et de régénération d’organes Pitor, professeur de néphrologie à l’hôpital Necker, et Marc Raynaud, directeur scientifique au sein de l’Institut de transplantation et de régénération d’organes Pitor, Parcc (Inserm/ université Paris Cité), expliquent dans Le Figaro : « Nos équipes de l’Inserm, de l’Université Paris Cité et de l’AP-HP se mobilisent depuis des années pour proposer de nouvelles stratégies visant à améliorer le succès des transplantations. Des algorithmes d’IA développés à partir de données qualitatives structurées et validées, en prenant en compte la réalité de la pratique clinique, pourraient permettre d’optimiser les greffes en proposant des outils à visée pronostique ou diagnostique ». Le Figaro, 25/09
Le Figaro, qui se penche sur « la santé des jeunes mise à mal » par le Covid-19, a interrogé le Pr Jean-Luc Martinot, pédopsychiatre, qui dirige l’équipe de recherche Inserm « trajectoires développementales et psychiatrie », au Centre Borelli (Ecole normale supérieure Paris-Saclay, université Paris-Saclay). Il a mené des travaux montrant que la dépression et l’anxiété entraînaient chez les adolescents des modifications cérébrales avant même l’apparition de symptômes. Il souligne : « Comme nous l’avons montré dans une récente étude sur les troubles anxieux, il serait possible, grâce à des questionnaires appropriés, de repérer les adolescents les plus à risque de développer de véritables troubles anxieux avant même que ceux-ci n’apparaissent ». Il plaide pour un dépistage et une prise en charge précoces des plus vulnérables. Le Figaro, 25/09
Selon une étude de cohorte réalisée par des chercheurs de l’institut Karolinska (Suède) et parue dans la revue JAMA, l’arrivée de la ménopause serait accélérée par le « syndrome prémenstruel » (SPM) qui touche 20 à 40 % de femmes en âge de procréer et se caractérise par des migraines, douleurs lombaires, ballonnements, troubles de l’humeur, seins sensibles ou encore déprime, quelques jours avant les règles. L’étude s’est appuyée sur les données de 3 635 femmes américaines dont certaines ont déclaré des symptômes du SPM, d’autres non. « Par rapport aux femmes sans SPM, celles qui en souffrent ont 2,67 fois plus de risques d’avoir une ménopause précoce », a indiqué le Dr Yihui Yand, auteure principale de l’étude. Les femmes atteintes de SPM auraient donc un risque « accru » de ménopause précoce. Pourquoidocteur.fr, 22/09, Journaldesfemmes.fr, 24/09