À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Cancers de l’enfant : progrès spectaculaires de la médecine
L’opération « Septembre en or », qui se déroule en ce moment, sensibilise le grand public aux cancers pédiatriques. Grâce aux progrès dans les traitements, le taux de survie des enfants atteints d’un cancer est passé de 10 % dans les années 1960 à 80 % aujourd’hui. De nouvelles études se consacrent à la recherche des causes des cancers chez l’enfant, qu’elles soient génétiques ou environnementales. « La toute première patiente traitée par des CAR‑T cells en 2012 pour une leucémie est toujours en rémission, souligne la Pre Véronique Minard-Colin, du département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent de l’Institut Gustave-Roussy, à Villejuif. Le défi, c’est d’en développer des plus puissants pour contrôler la maladie à plus long terme et couvrir un plus large champ de cancers. » La Pre Minard-Colin, qui est aussi vice-présidente de la Société française de lutte contre les cancers et les leucémies de l’enfant et l’adolescent (SFCE), souligne : « On est désormais capables de guérir certaines leucémies et certains lymphomes à 95 % ». L’apparition des CAR‑T cells remonte au début des années 2010, et leur utilisation ne cesse de se développer. « Elles ont révolutionné la prise en charge des leucémies, et des résultats prometteurs arrivent sur les tumeurs solides », confirme Olivier Delattre, directeur de recherche Inserm et directeur du Centre Siredo de l’Institut Curie (entièrement dédié aux cancers pédiatriques). Autre piste, qui n’en est qu’au stade de la recherche fondamentale : la programmation cellulaire et épigénétique. « Une cellule tumorale est une cellule qui a échappé à sa trajectoire de développement normale, précise le chercheur. On cherche à effectuer une reprogrammation pour la détruire ou la remettre dans sa trajectoire. » Troisième voie, là encore exploratoire : l’utilisation de molécules dites « Protac » ou de la colle moléculaire. Elles auraient pour propriété de faciliter la dégradation des protéines anormales à l’origine du développement tumoral.
La Croix, 20/09
Opioïdes : vague d’overdoses aux Etats-Unis
Les Etats-Unis s’enfoncent dans la crise des opioïdes. Avec 120 000 morts par overdose prévues pour 2023, la vague promet d’atteindre un niveau inédit. Une « quatrième vague », en vérité, souligne l’épidémiologiste Chelsea Shover, de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA). Dans un article publié jeudi 14 septembre, avec son collègue Joseph Friedman, dans la revue Addiction, elle en analyse les particularités. Elle explique, dans un entretien au Monde, que cette « quatrième vague » est « sans précédent : en 2015, on constatait environ 50 000 overdoses mortelles. En 2022, les chiffres dépassent les 110 000 morts, et sans doute 120 000 en 2023 ». Chelsea Shover indique qu’« aujourd’hui, le fléau frappe tout le monde ». Selon elle, le poids de cette crise dans la société américaine « est considérable. Le nombre de morts est supérieur à ce que nous avons connu au pic de la crise du sida. Cela contribue à la baisse de l’espérance de vie aux Etats-Unis, un phénomène historique ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 20/09
En bref
La 11e campagne de sensibilisation européenne aux cancers de l’ORL se déroule du 18 au 23 septembre. Au total, ces tumeurs touchent près de 16 000 nouvelles personnes par an en France, mais la majorité d’entre elles sont diagnostiquées à un stade avancé, ce qui entraîne un sombre diagnostic. Dans son édition Science et Médecine, Le Monde explique que des symptômes sont à surveiller pour dépister les cancers de l’ORL : une douleur persistante au niveau de la gorge, une narine sans cesse bouchée, une difficulté constante à avaler… peuvent être l’expression d’un cancer des voies ORL, siégeant au niveau de la cavité buccale, du pharynx, du larynx… « Il s’agit de motiver les personnes à consulter dès qu’elles perçoivent un signe avant-coureur pendant plus de trois semaines, explique Sébastien Vergez, coresponsable du comité ORL de l’IUCT-Oncopole de Toulouse. Pris à temps, 90 % des patients peuvent être guéris. »
Le Monde, édition Science et Médecine, 20/09
Des chercheurs de l’université de Lund, dont l’étude est publiée dans la revue Nature Aging, expliquent avoir découvert un biomarqueur sanguin, appelé DOPA décarboxylase, permettant de dépister la maladie de Parkinson avant l’apparition des premiers signes. Oskar Hansson, professeur de neurologie à l’université de Lund et co-auteur de l’étude, indique : « (…) Nous avons mené cette étude auprès de 428 personnes afin d’identifier des biomarqueurs pouvant indiquer si un patient ayant des troubles moteurs ou des difficultés cognitives présente des dommages au système dopaminergique dans le cerveau. » Cela leur a permis de découvrir que si un patient présente un trouble du système dopaminergique, les niveaux d’un biomarqueur augmentent : le DOPA décarboxylase (DCC).
Pourquoidocteur.fr, 19/09
Le Monde souligne que « la branche de chirurgie des grands brûlés peine, elle, à susciter des vocations ». Chirurgien de renommée internationale, Maurice Mimoun se consacre aux grands brûlés depuis plus de trente ans, après avoir été formé à l’hôpital Saint-Louis par son mentor, le professeur Baux, dont il a pris la suite. Aujourd’hui, il peine à trouver des internes prêts à prendre la relève : « J’ai passé toute ma carrière à motiver des plasticiens pour qu’ils se consacrent aux grands brûlés. Actuellement, je m’occupe également des enfants brûlés à l’hôpital Trousseau, à Paris. On manque de médecins, former des équipes est compliqué. » D’après le Pr Mimoun, les internes sont découragés par « le côté ingrat de cette chirurgie, qui demande beaucoup d’investissement et se réalise à l’hôpital ».
Le Monde, 20/09
Une étude de l’université de Toronto (Canada), publiée dans l’International Journal of Eating Disorders, présente les méfaits du cyberharcèlement aux Etats-Unis chez les adolescents, qui provoquerait des troubles alimentaires et psychologiques chez les harcelés mais aussi les harceleurs. Le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement en particulier se concentrent souvent sur l’apparence et le poids de la victime, provoquant chez cette dernière l’émergence de divers troubles alimentaires et psychiatriques. Cette étude est la première à utiliser un échantillonnage aussi complet et varié : 10.258 enfants et jeunes adolescents de 10 à 14 ans vivant aux Etats-Unis. Elle est également la première à s’intéresser aux harceleurs ainsi qu’aux harcelés et une découverte étonnante a ainsi été faite par les chercheurs : le taux de prévalence pour la peur de grossir, l’estime de soi liée au poids, la boulimie et l’hyperphagie boulimique sont à chaque fois plus élevés chez les harceleurs que les harcelés. Seuls les comportements compensatoires apparaitraient davantage chez les harcelés. En outre, harceler provoquerait une obsession aussi forte sur le poids et le physique, voir plus fréquemment que chez les victimes. Cela peut aussi conduire à des troubles mentaux provoqués par une auto-objectification.
Sciencesetavenir.fr, 19/09