À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Canicule : prise de conscience des risques, après le choc de 2003
La canicule de 2003, qui a fait 15 000 victimes entre le 1er et le 15 août surtout chez les personnes âgées, a fait prendre conscience des risques de la chaleur pour les aînés, explique La Croix. Alors qu’une vague de chaleur frappe le sud de la France, médecins et associations veulent actualiser les mesures de prévention. Yann Lasnier, délégué général des petits frères des Pauvres, depuis très impliqué dans la prévention contre les vagues de chaleur, souligne : « En 2003, le sujet, c’était d’équiper les Ehpad ; aujourd’hui, c’est d’adapter les logements. Plus de 80 % des 70 ans et plus vivent à domicile ». Comme beaucoup d’acteurs de terrain, c’est à une « refondation » de la politique de prévention qu’il appelle. « Les canicules ne sont plus un phénomène exceptionnel, or les messages n’ont pas été actualisés depuis des années. Mêmes mots, mêmes images… », déplore le Pr Jean-Louis San Marco, ancien chef de service de médecine interne à l’hôpital de la Timone, à Marseille. Résultat, on meurt encore de la chaleur : selon Santé publique France, elle a tué 33 000 personnes en France depuis 2014. A lui seul, l’été 2022 et ses températures records ont fait 5000 victimes dans l’Hexagone d’après une étude de l’Inserm parue le 10 juillet dans Nature Medicine. « 5000 morts de trop ! », s’emporte Jean-Louis San Marco, pour qui certaines leçons n’ont pas encore été assimilées.
La Croix, Marianne, 20/07
Lire le communiqué de presse : La chaleur record de l’été 2022 a fait plus de 61 000 morts en Europe dont près de 5000 en France
Alzheimer : enfin un espoir de traitement
Des chercheurs américains publient une étude prometteuse sur une nouvelle molécule qui stopperait les symptômes de la maladie d’Alzheimer. L’espoir a été ravivé lundi par la parution, dans la revue scientifique JAMA, des résultats prometteurs d’un nouveau médicament, le donanemab. Développé par le laboratoire Eli Lilly, ce traitement est administré par perfusion toutes les quatre semaines. La conclusion de l’essai clinique de phase 3, paraît prometteuse : la maladie a progressé d’environ 30 % moins vite chez les personnes ayant reçu le donanemab, au sein d’un panel d’environ 1 300 volontaires âgés de 60 à 85 ans et à un stade précoce du déclin cognitif. Pour autant, ce donanemab risque de ne pas changer la donne à court terme, estiment les chercheurs. Tout d’abord, « les anticorps fonctionnent bien sur la cible définie, mais l’impact clinique en valeur absolue est limité », indique Jean-Charles Lambert, directeur de recherche à l’Inserm et spécialiste du sujet, depuis le congrès international à Amsterdam (Pays-Bas), où ces résultats ont été présentés. Les patients du groupe traité progressent beaucoup comparé au groupe placebo, mais ils restent très affectés. Et seuls les malades à un stade précoce de la maladie peuvent bénéficier de ce traitement. Il faut donc que le diagnostic soit posé suffisamment tôt. « On attendait depuis très longtemps d’avoir quelque chose de positif, et là c’est le cas ! », estime Jean-Charles Lambert. Certes, « ce traitement, à lui tout seul, ne va pas changer la donne », ajoute le chercheur. Mais « c’est un appel à investir lancé aux entreprises pharmaceutiques, qui s’étaient majoritairement désengagées ».
Aujourd’hui en France, 20/07
En bref
Des chercheurs de l’université de Californie à San Francisco et de l’Université La Trobe, en Australie, ont repéré un variant génétique qui empêcherait de développer des symptômes caractéristiques du Covid-19, tels qu’un écoulement nasal ou un mal de gorge. Cette découverte, publiée dans la revue Nature, est la première preuve qu’il existe une base génétique aux formes asymptomatiques du Covid-19. Cette variation génétique est portée par l’un des gènes responsables de la production de l’antigène leucocytaire humain (HLA), une protéine jouant un rôle clé dans la reconnaissance des agents pathogènes par le système immunitaire. « Jusqu’à présent, on n’avait pas spécifiquement regardé le rôle du HLA dans les formes asymptomatiques car les études se sont d’abord intéressées aux formes graves », explique Laurent Abel, directeur du laboratoire génétique humaine des maladies infectieuses à l’Inserm.
Lefigaro.fr, 19/07
Le Point publie un dossier sur « les super-pouvoirs de la sieste ». « Etre privé de sommeil, c’est aussi être privé de substances anti-inflammatoires, sécrétées pendant le sommeil, indique Joëlle Adrien, neurobiologiste et chercheuse à l’Inserm. Or l’inflammation entraîne une rigidification de la paroi des vaisseaux. C’est un facteur de risque majeur d’hypertension artérielle et d’accidents vasculaires cérébraux. » Une partie de la solution tient dans une rapide sieste avant d’attaquer l’après-midi. Près d’un tiers des accidents cardiovasculaires de ce monde pourraient être évités si nous nous accordions régulièrement un temps de repos en milieu de journée, lorsque nous sommes en dette de sommeil, explique l’hebdomadaire.
Le Point, 20/07
Marianne s’interroge : « Pourquoi les virus exotiques se répandent en France ? » Selon Santé publique France, le nombre de cas de dengue sur le territoire a atteint un record en 2022. Le chikungunya et le Zika, propagés par le moustique-tigre, profitent aussi de la hausse des températures. Santé publique France qualifie la situation de la dengue en France métropolitaine d”« exceptionnelle » pour l’année 2022, autant en matière de nombre de foyers de transmission qu’en nombre de cas « autochtones » – des patients qui n’ont pas voyagé dans des zones où le virus circule largement, mais ont été piqués par un moustique infecté au contact d’un voyageur contaminé. La densité de moustiques va d’autant plus s’intensifier qu’en raison de la chaleur il leur faut moins de temps pour devenir adultes. Santé publique France s’inquiète de la viabilité du dispositif de surveillance actuel.
Marianne, 20/07
Un consortium de 400 chercheurs américains, issus de plus de 40 institutions, s’est lancé en 2018 dans un gigantesque projet visant à dresser des cartes détaillées de l’architecture et des interactions des cellules humaines et de leurs composants moléculaires (ARN, protéines…). Plus de 200 millions de dollars ont été investis sur huit ans par les National Institutes of Health américains dans le Human Biomolecular Atlas Program (HuBMAP). Les données acquises et les outils développés sont mis en ligne sur un portail dédié. Hier, les premières cartes générées par le consortium ont été dévoilées dans la revue Nature. Les données, selon les auteurs, doivent notamment permettre de mieux comprendre le fonctionnement des organes quand ils sont sains pour élaborer de nouvelles cibles thérapeutiques et détecter la maladie en amont.
Le Figaro, 20/07