Baisse de la natalité, mais pas des dépenses de congés maternité
Alors que depuis plusieurs années, la tendance est à l’extension des droits liés aux congés paternité et maternité – avec l’allongement de la durée du congé paternité qui est passé en 2021, en France, de 11 à 25 jours -, mais également avec l’alignement des durées de congé des indépendantes et des agricultrices sur celles des salariées en 2019, la Cour des comptes souligne une dépense « peu dynamique », néanmoins en hausse de 9 % entre 2014 et 2021. Ce constat pourrait surprendre compte tenu de la baisse continue de la natalité en France, en diminution de 10 % sur la même période. Et donc de la baisse du nombre de congés maternité, « de 12 % entre 2014 et 2020 ». Mais selon le rapport de la Cour des comptes, la stabilité des dépenses – au-delà de l’élargissement des droits – est notamment imputable à la hausse des salaires dans le secteur privé, mais aussi à l’allongement de la durée des congés indemnisés en lien avec la hausse de l’âge moyen des mères à la naissance. La Cour des comptes pointe du doigt des faiblesses, à la fois dans la gestion des congés, mais aussi dans le suivi des dépenses qui y sont liées. Rappelant l’enjeu de santé publique majeur que représentent ces congés – essentiels à la santé de la mère et de l’enfant -, la rue Cambon regrette que « les régimes de protection sociale les considèrent comme des dépenses qui n’ont pas à être pilotées ni suivies ». Et suggère le « développement d’outils statistiques et de suivi de la santé des femmes enceintes et du non-recours au congé maternité ».
Le Figaro, 25/05
Tumeurs cérébrales : stresser le cancer pour le tuer
Des chercheurs de l’université de Göteborg en Suède et de l’Inserm à Rennes ont mis au point une technique pour bloquer certaines fonctions des cellules cancéreuses, ce qui les fait mourir de stress. Ils présentent les résultats de leurs travaux, appliqués au glioblastome, une tumeur agressive du cerveau, dans la revue iScience. « Les cellules cancéreuses, en particulier celles qui forment des tumeurs agressives, sont d’une manière ou d’une autre hors de contrôle et vivent une existence très stressante, rappellent les auteurs en préambule. Pour gérer ce stress, les cellules cancéreuses détournent les mécanismes que les cellules saines utilisent pour réguler la production de protéines et traiter le surplus de protéines qu’elles créent. » En l’absence de ces mécanismes, les cellules cancéreuses meurent. L’équipe franco-suédoise a donc utilisé une molécule spécifique capable d’empêcher le détournement de ces mécanismes. « Cela provoque l’autodestruction du cancer », explique Leif Eriksson, professeur de chimie physique à l’Université de Göteborg. Les scientifiques sont également parvenus à mettre au point une version spécifique de cette molécule capable de « traverser la barrière hémato-encéphalique qui protège les tissus cérébraux ». Cela signifie que cette méthode pourrait être utilisée dans les cancers du cerveau, comme le glioblastome. Des essais réalisés avec cette nouvelle technique ont montré que la molécule et une chimiothérapie permettaient de tuer les tumeurs et de prévenir les rechutes.
Pourquoidocteur.fr, 24/05
En bref
Le Figaro consacre un article à l’équipe de neuroscientifiques de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) qui a permis à un paraplégique – un Néerlandais de 40 ans – de contrôler ses jambes par la pensée. Un nouveau pas gigantesque vient d’être franchi en association avec des chercheurs du CEA, au laboratoire Clinatec à Grenoble. Jusque-là, les stimulations permettant la marche ou la station debout étaient pilotées par des programmes informatiques préenregistrés. Dans la revue Nature, les chercheurs décrivent aujourd’hui comment un implant cérébral permet de décrypter l’intention de marche du patient, et de la traduire en stimulation électrique. Un « pont numérique » qui restaure (presque) le fonctionnement naturel de la marche : le cerveau décide, les muscles exécutent.
Le Figaro, 25/05
Le mensuel Espiloon publie une « Enquête sur la plus grande pollution de tous les temps » : le plastique. Du 29 mai au 2 juin, la France accueille à Paris plus de 2 000 personnes représentant plus de 150 pays et des membres de la société civile, avec pour objectif de définir un cadre juridique contraignant pour mettre fin aux dégâts de cette invention. « Il y a une prise de conscience évidente de la part de la communauté scientifique qu’il faut accélérer les recherches : plusieurs programmes ont démarré ces deux dernières années », souligne Robert Barouki, toxicologue à l’Inserm. Les micro et les nanoplastiques ont envahi les sols, les cours d’eau, les océans et les chaînes alimentaires. « L’organisme humain est un reflet de ce qui se passe dans l’environnement, explique Robert Barouki. Bien qu’il possède un système pour éliminer les substances nocives, principalement à l’aide des enzymes du foie, certaines y échappent et font des dégâts. »
Epsiloon, 01/06
Sur Radiofrance.fr, « La Science CQFD » s’est penchée sur les rythmes circadiens de notre horloge biologique qui conditionnent la bonne santé de notre organisme. Ont participé Claude Gronfier, docteur en neurosciences, chronobiologiste spécialiste des rythmes biologiques, chercheur au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, et président de la société française de chronobiologie, et de l’Institut national du sommeil et de la vigilance ; Hélène Duez, chercheuse à l’Inserm, spécialiste des rythmes circadiens et des aspects physiologiques et pathologiques ; et François Rouyer, directeur de recherche à l’Inserm, et directeur du projet NeuroPSI « Génétique Moléculaire des Rythmes Circadiens ». Au Centre du sommeil et de la vigilance à l’Hôtel-Dieu de Paris, l’équipe du Dr François Duforez ont éprouvé auprès de leurs patients, les bénéfices de la luminothérapie pour restaurer un rythme de sommeil trop souvent altéré par nos vies quotidiennes.
Radiofrance.fr, 25/05
Sciences et Avenir – La Recherche explique que des chercheurs américains misent sur les organoïdes cérébraux pour créer une nouvelle forme d’intelligence artificielle. Mais si les perspectives semblent révolutionnaires en médecine, les travaux sur l’« intelligence organoïde » (IO) se heurtent à de nombreux obstacles techniques et éthiques. « Pour l’instant ces organoïdes ne sont pas vascularisés, ne possèdent ni microbiote ni système immunitaire ni barrière hémato-encéphalique [filtre qui isole le cerveau du reste du corps pour le protéger]. Bref, il manque beaucoup de choses pour parler d’un cerveau », explique Bertrand Pain, directeur de recherche Inserm à l’institut cellules souches et cerveau de Lyon.
Sciences et Avenir – La Recherche, 01/06