Des centaines de millions d’années de vie perdues à cause de la Covid-19, selon l’OMS
Les deux premières années de la pandémie de Covid-19 – 2020 et 2021 – ont coûté près de 337 millions d’années de vie, en provoquant la mort prématurée de millions de personnes, a révélé l’OMS vendredi. « C’est comme perdre 22 ans de vie pour chaque décès en excès », a déclaré aux journalistes Samira Asma, chef adjointe de l’OMS pour les données et l’analyse. Et ce calcul se base sur les données disponibles en 2022. Depuis lors, le nombre de morts a continué de grimper même si c’est à un rythme plus lent, poussant l’OMS à lever son niveau d’alerte sanitaire le plus élevé, non sans prévenir que la Covid n’avait pas pour autant disparu. Le bilan officiel des décès attribués à la maladie, actualisé régulièrement par l’OMS, est de 6,9 millions de personnes au 17 mai. Mais de nombreux pays n’ont pas fourni de données fiables à l’OMS, qui estime que la pandémie a fait près de trois fois plus de victimes en trois ans, au moins 20 millions de morts. Le rapport de vendredi a souligné que « des inégalités importantes sous-tendent la répartition des cas et des décès de Covid-19, ainsi que l’accès aux vaccinations ». Après le déclenchement de la pandémie, les inégalités existantes se sont creusées, inversant entre autres la tendance positive pour le paludisme et la tuberculose, note l’OMS.
AFP, 19/05, Le Monde, 20/05
Une protéine pour réguler les troubles du stress post traumatique chez les femmes
Des chercheurs, dont les travaux ont été publiés dans la revue Molecular Psychiatry, ont découvert qu’une forme de l’ubiquitine, une protéine présente dans le cerveau, pourrait réguler les troubles du stress post-traumatique (TSPT) chez les femmes. Selon leurs travaux, la forme de protéine ubiquitine, appelée K‑63, participe à la formation des souvenirs de la peur chez la femme. Les scientifiques espèrent ainsi pouvoir mettre au point un traitement pour cibler K‑63 et ainsi réduire les souvenirs de TSPT. Tim Jarome, auteur principal de cette étude, explique dans un communiqué : « En ce moment, les traitements ne sont pas très efficaces et le taux de réussite n’est pas très bon. Les TSPT ne sont pas les mêmes chez tous les patients, et nous savons que les femmes sont plus susceptibles de les avoir. Les approches thérapeutiques que nous adoptons pour les traiter devraient différencier les hommes et les femmes. [La protéine] pourrait être un mécanisme que nous ciblerions pour traiter les TSPT chez les femmes ».
Pourquoidocteur.fr, 20/05
En bref
Une maladie virale, jusqu’ici inconnue en Europe, touche les cervidés et peut affecter les troupeaux de bovins. Le directeur scientifique adjoint du laboratoire de santé animale de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), le vétérinaire Stephan Zientara traque les cas en France. Plusieurs troupeaux de vaches ont été touchés en Italie et en Espagne. Sans doute par des moucherons piqueurs, vecteurs de ce virus. Détecté pour la première fois aux Etats-Unis en 1955 sur des cerfs à queue blanche de Virginie, ce virus est depuis apparu en Asie, en Australie et en Afrique. Mais son arrivée sous nos latitudes est une vraie surprise. « Un peu comme la dengue ou le chikungunya qui touchent plutôt des pays à climat chaud, personne n’aurait imaginé il y a une quinzaine d’années que ce virus hémorragique puisse arriver en Europe », souligne Stephan Zientara. Fièvre, anorexie, boiteries, détresse respiratoire… Quand elle s’abat sur un troupeau, cette maladie peut avoir d’énormes conséquences sanitaires, mais elle ne se transmet pas à I’être humain.
Le Parisien, 20/05
Aujourd’hui en France rend compte d’une technologie inédite utilisée pour un vaccin contre le VIH, imaginée par l’Institut de recherche vaccinale (VRI), qui compte l’Inserm et l’Institut Pasteur : viser les cellules dendritiques, maîtresse de l’immunité, chargées d’éduquer les autres cellules à se défendre. Un essai de phase 1 a été mené auprès de 72 hommes. Un étudiant italien de 26 ans, Simone, qui apporte son témoignage à Aujourd’hui en France, a participé à cet essai en tant que volontaire. Jean-Daniel Lelièvre, responsable de la recherche clinique au VRI, se réjouit : « Les premiers résultats montrent que le vaccin est bien toléré et que le corps réagit ».
Aujourd’hui en France, 20/05
Une équipe de l’Université Paris Cité, de l’Inserm et de l’AP-HP a développé un assistant informatique automatisé qui permettrait de corriger 40 % des diagnostics erronés de rejet d’allogreffe de rein. « Cet outil permettra de mieux traiter les patients et également d’améliorer les essais cliniques et le développement de traitements immunosuppresseurs », explique le Pr Alexandre Loupy du Centre d’expertise de la transplantation multi-organes de Paris, qui a dirigé l’étude. Le consortium multidisciplinaire a d’abord élaboré un algorithme informatique couvrant l’ensemble des scénarios possibles de rejets avant de le coupler à un assistant informatique automatisé disponible en ligne pour rendre un diagnostic instantané à partir des données du patient. L’assistant informatique a été validé par toutes les sociétés internationales de transplantation.
Le Quotidien du Médecin, 19/05
Reprise du communiqué de presse du 05/05/2023 : « Un assistant informatique automatisé spécialisé dans le diagnostic du rejet de greffe »
Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel 2008 de physiologie ou médecine, explique dans une interview aux Echos : « Il reste beaucoup à apprendre sur les interactions entre le VIH et le corps humain ». « Pourquoi et comment le virus persiste malgré les traitements. C’est un domaine de recherche tout à fait prioritaire si on veut aller vers les traitements du futur. On parle beaucoup de traitements qui permettraient de guérir. Personnellement, je n’ose pas aller jusque-là. Mais avoir une rémission durable après arrêt du traitement serait un progrès énorme », souligne-t-elle. Elle ajoute : « Autre priorité : comprendre les mécanismes des comorbidités non-sida – troubles du métabolisme, cardiovasculaires ou neurovasculaires, voire cancers. On commence à avoir des données sur le rôle à long terme des traitements et de l’inflammation sur la persistance du virus. Les traitements du futur pourraient aussi résoudre ces comorbidités. Enfin, reste la question du vaccin ».
Les Echos, 22/05