La stratégie d’Emmanuel Macron pour le système de santé
Hier, dans le Loir-et-Cher, le chef de l’Etat a assuré vouloir tout faire pour « sauver du temps médical » en faveur de la médecine de ville. Conscient que le système de soins est « à bout de souffle » et victime d’une « crise sans fin », Emmanuel Macron s’est engagé à le rebâtir, et Elisabeth Borne doit détailler ce mercredi la feuille de route gouvernementale. Régler la crise des urgences, comme celle de la médecine de ville, n’ira pas sans repenser l’ensemble du système de santé, devenu obsolète avec le vieillissement de la population, l’augmentation du nombre de malades chroniques et la hausse de la consommation médicale, explique Le Figaro. Et, si certaines mesures peuvent être prises très vite (alléger la charge administrative des médecins, faciliter le recours à d’autres professionnels…), d’autres (améliorer l’éducation à la santé, former plus de médecins…) ne porteront leurs fruits que dans plusieurs années. Emmanuel Macron entend « sauver du temps médical » pour donner aux praticiens « plus de temps devant les patients ». Il souhaite, dans cette optique, accélérer le recrutement d’assistants médicaux et la délégation d’actes administratifs. Il ne s’est toutefois pas étendu sur sa méthode pour « désengorger » les urgences dans les hôpitaux d’ici à la fin de l’année prochaine – l’un des objectifs fixés lors de son allocution télévisée du 17 avril.
Le Figaro, 26/04
En bref
Dans une tribune publiée dans Le Monde, intitulée « Obésité : non, les médicaments ne sont pas inutiles », des médecins, chercheurs et associations de patients – dont la Docteure Muriel Coupaye et la professeure Karine Clément, au nom de l’Association française d’étude et de recherche sur l’obésité – alertent sur la nécessité de traiter les personnes souffrant de cette maladie, qui, une fois constituée, devient chronique. Ils soulignent : « Les effets des médicaments actuels et ceux en développement ne se résument pas à manger moins. Ils entraînent une perte de poids en agissant notamment sur la satiété, allant jusqu’à 22 % de poids perdu, soit, dans ce cas, une efficacité voisine de celle de la chirurgie. Il paraît légitime de permettre aux patients souffrant d’obésité de disposer, de façon graduée et adaptée à leur situation, de l’arsenal thérapeutique existant. Traiter l’obésité avant que ne se développent ses complications ne peut être que bénéfique pour les patients ».
Le Monde, édition Science et Médecine, 26/04
LesEchos.fr se penchent sur les traitements à base de cellules souches, encore expérimentaux, qui « avancent bon train, préfigurant la percée d’une médecine régénérative ». Le site s’intéresse notamment à la start-up nantaise Goliver Therapeutics, spécialisée dans les pathologies du foie. Cette dernière a choisi la voie des cellules pluripotentes embryonnaires ou induites que l’on sait, aujourd’hui, respécialiser en hépatocytes. Les études précliniques sur les souris à qui on a réinjecté ces cellules ont donné de très bons résultats. « On a réussi à produire en salle blanche 10 milliards de ces cellules que l’on peut congeler dans des fioles pour répondre à un besoin thérapeutique urgent », explique Tuan Huy Nguyen, le fondateur de ce spin-off de l’Inserm et de l’université de Nantes. Goliver Therapeutics cherche désormais des financements pour démarrer les études cliniques.
LesEchos.fr, 25/04
Les travaux d’une équipe internationale dirigée par Mayumi Ito (Ecole de médecine de l’université de New York) donnent des indices sur la survenue des cheveux gris, tout en révélant un comportement inédit chez les cellules souches responsables de la coloration pileuse. Mayumi Ito et ses collègues décrivent, dans Nature, le comportement des cellules souches donnant naissance aux mélanocytes, responsables de la production de la mélanine qui colore poils et cheveux et protège la peau des ravages du rayonnement ultraviolet. Lionel Larue, spécialiste des mélanocytes (Inserm, Institut Curie), salue le caractère « inédit » de ces observations, même s’il note que la nature dynamique du cycle des mélanocytes n’était pas inattendue.
Le Monde, édition Science et Médecine, 26/04
Une étude, publiée dans la revue Nature, a cartographié avec précision le cortex moteur primaire, cette étroite bande qui court d’une tempe à l’autre, à la surface du cerveau, et pilote les mouvements. En révélant la complexité de son organisation et des connexions neuronales du cortex, ce travail montre que « l’action et le contrôle du corps sont fondus dans un circuit commun », résument les chercheurs de l’université Washington, à Saint-Louis, Missouri. Une découverte qui, selon eux, « pourrait aider à expliquer pourquoi les états mentaux et les mouvements du corps interagissent si souvent ». Ces découvertes sont « un progrès important dans la compréhension des circuits responsables des mouvements et de leurs connexions », estime Mathias Pessiglione, de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière (ICM), à Paris. Même si, ajoute-t-il, « on savait déjà que les régions qui contrôlent les mouvements étaient liées, d’une manière ou d’une autre, à celles qui traitent les sensations corporelles ou la planification des actions ». Ce travail aide à comprendre « comment l’activité physique peut retentir sur le bien-être », estime de son côté Michel Le Van Quyen, du Laboratoire d’imagerie biomédicale (Inserm-CNRS-Sorbonne Université), à Paris.
Le Monde, édition Science et Médecine, 26/04