La pollution de l’air tue encore 1 200 jeunes par an en Europe
Selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE) publié hier, malgré l’amélioration globale de la qualité de l’air, le niveau de polluants atmosphériques provoque encore chaque année en Europe le décès prématuré d’au moins 1 200 jeunes de moins de 18 ans, et pour les autres « augmente significativement le risque de maladie plus tard au cours de leur vie ». Dans le collimateur de l’AEE notamment, les particules fines, « le polluant atmosphérique qui a le plus d’impact sur la santé en termes de décès prématurés et de maladies ». Notamment les PM2.5, d’un diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm (micromètres). En suspension dans l’air, ces particules « sont assez fines pour passer dans le sang, entraînant un risque accru d’AVC ou de cancers », rappelle Antoine Trouche, ingénieur à Airparif. Selon le rapport de l’AEE, l’exposition de la mère augmente les risques d’un faible poids de naissance et de naissance prématurée. Vient ensuite un risque d’infections respiratoires, d’otites, d’allergies… La pollution impacte aussi « le développement et le fonctionnement des poumons », notamment chez les mineurs souffrant d’asthme (9 % en Europe). « Il est de plus en plus évident que la pollution atmosphérique affecte le développement du cerveau des enfants, qu’elle contribue aux troubles cognitifs et qu’elle peut jouer un rôle dans le développement de certains types de troubles du spectre autistique », note l’AEE, qui ajoute qu’elle peut aussi augmenter le risque de certaines maladies chroniques à l’âge adulte. Quant aux 1 200 décès prématurés chez les enfants, ce nombre est calculé en s’appuyant sur plusieurs décennies de données épidémiologiques.
Le Figaro, 25/04
Nutri-Score : changement du mode de calcul en fin d’année
Le mode de calcul du Nutri-Score, l’étiquetage nutritionnel imposé en France et d’autres pays européens, va changer à partir de la fin 2023 pour mieux prendre en compte les connaissances en matière d’alimentation et de santé, ont annoncé hier les autorités sanitaires. « Ce nouvel algorithme renforcera l’efficacité du Nutri-Score pour classer les aliments et les boissons en cohérence avec les principales recommandations alimentaires des pays européens », ont déclaré dans un communiqué commun les autorités sanitaires ou agroalimentaires de plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne. Après une première étape l’an dernier sur les aliments solides – les volailles seront ainsi mieux classées que les viandes rouges -, le comité de pilotage vient de rendre ses travaux sur le volet des boissons. Cette mise à jour va, par exemple, moins volontiers recommander les boissons à base d’édulcorants – comme le Coca Light -, prenant acte que des études récentes ne témoignent pas d’un avantage crucial par rapport aux sucres classiques. Les six pays concernés doivent introduire ces changements dans leur réglementation. Les entreprises concernées auront ensuite deux ans pour adapter leur étiquetage.
AFP, 24/04
En bref
Une nouvelle étude de l’Inserm confirme la corrélation entre la pollution atmosphérique et l’hypertension artérielle. Menée sur 221 participants, cette recherche met en évidence un lien entre un mélange de cinq polluants aériens (le carbone suie, le dioxyde d’azote, le monoxyde d’azote, le monoxyde de carbone et l’ozone) et des élévations répétées de la pression sanguine. Ces résultats suggèrent que la pollution de l’air pourrait être un facteur aggravant pour les personnes souffrant déjà d’hypertension artérielle.
Lemondepharmaceutique.tv, 24/04
Lire le communiqué de presse du 24/04/2023 : « Hypertension artérielle : un mélange de polluants aériens pourrait causer des pics répétés d’élévation de la pression sanguine »
Environ 15 à 20 % de la population en France déclarent souffrir d’acouphènes. Si l’origine de ces troubles est méconnue, certaines techniques peuvent soulager ces sifflements qui peuvent devenir invalidants. « Survenant dans une seule ou dans les deux oreilles, de façon continue ou intermittente, l’acouphène diffère par son intensité, sa fréquence, sa durée… Il peut être transitoire ou persistant. Il traduit une souffrance de l’oreille interne, à l’instar de la douleur », décrit Jean-Luc Puel, directeur de l’équipe audition (Inserm) et professeur à l’université de Montpellier. Une recherche, appelée Audicog, est actuellement menée par deux hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (l’HEGP et la Pitié-Salpêtrière), par l’Institut du cerveau et l’université de Lille sur « toutes les dimensions cognitives et attentionnelles qui peuvent perturber les patients acouphéniques, en comparant 300 patients acouphéniques épileptiques ou non et des volontaires sains » , explique le Dr Alain Londero, chargé d’une consultation acouphènes et hyperacousie à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), qui est un des coordonnateurs de l’étude.
Lemonde.fr, 24/04
Une étude française va suivre 1.700 femmes enceintes et leurs familles pendant dix ans, afin de démontrer le lien de causalité neurobiologique entre la pollution et la hausse des cas d’autisme. En collaboration avec des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de plusieurs universités, la Docteure Amaria Baghdadli, psychiatre, va prochainement débuter la cohorte Marianne, qui a pour objectif de comprendre les déterminants biologiques et environnementaux précoces de l’autisme et des autres troubles du neuro-développement. Pour la responsable du Département universitaire de pédopsychiatrie et du Centre de ressources sur l’autisme au CHU de Montpellier, l’environnement, en particulier la pollution, pourrait avoir son rôle à jouer dans l’autisme. « La multiplication des cas d’autisme et autres troubles neurodéveloppementaux est certes liée en partie à l’amélioration du diagnostic, mais “en partie” seulement », a‑t-elle noté.
Pourquoidocteur.fr, 24/04
LeParisien.fr présente le laboratoire CBG à l’Inserm de Mont-Saint-Aignan, Université de Rouen Normandie. Depuis 2020, la chercheuse Hélène Castel et ses collaborateurs de l’équipe NeuroGlio du Laboratoire de Génétique du Cancer et du Cerveau cultivent des organoïdes cérébraux pour lutter contre les cancers pédiatriques. Hélène Castel explique : « (…) Nous avons orienté nos recherches sur la création d’un milieu embryonnaire qui, petit à petit, se complexifie jusqu’à une structure cérébrale avec des couches de neurones. Des organoïdes de cancers et de cerveaux que nous connectons afin de comprendre comment le cerveau contrôle le développement du cancer et comment le cancer contrôle la fonction cérébrale ». « Dans un esprit collectif, notre travail collaboratif est financé par les crédits de l’Inserm qui assure le quotidien, la contribution de l’université notamment pour l’hébergement et aussi à des financements supplémentaires qu’il faut aller chercher auprès de fondations comme la Ligue contre le cancer, l’ARC ou des agences gouvernementales. Nous sommes uniques en France et reconnus en Europe sur l’axe préclinique grâce à un partenariat avec l’université de Caen », indique la chercheuse.
LeParisien.fr, 24/04
Le Généraliste explique que l’intelligence artificielle (IA) peut être utile pour traiter l’obésité. En effet, le Pr Karine Clément (Sorbonne université, Inserm, hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris) explique que l’IA peut aider « à stratifier les situations cliniques, prédire les réponses aux interventions thérapeutiques et l’évolution des complications avec un enjeu de trajectoires de soins, mais également à fournir des outils d’aide à la prise en charge, type coaching, et favoriser l’adhésion du patient ». Alors que les phénotypes sont de plus en plus complexes, l’IA peut rendre service en intégrant les données métagénomiques, cliniques, etc., sans oublier celles provenant des 40 000 milliards de bactéries du microbiote intestinal. « Dans le contexte de la chirurgie bariatrique par exemple, illustre le Pr Clément, l’intérêt est de prédire la résolution du diabète à partir d’un nombre limité de variables cliniques « faciles » à collecter et intégrées dans un score. Dans notre étude l’utilisation de l’IA a permis de redéfinir des seuils pertinents pour les facteurs cliniques retenus (âge HbAlc, insulines, médicaments, durée du diabète) (…) ».
Le Généraliste, 24/04