Covid-19 : l’efficacité du vaccin plus importante après une infection par le virus
Des scientifiques de l’Inserm, du CNRS, de l’Université Claude-Bernard Lyon 1 et de l’ENS de Lyon au sein du Centre international de recherche en infectiologie (CIRI), qui ont travaillé sur l’empreinte laissée par une infection à la Covid-19, la vaccination ou les deux, montrent que les patients vaccinés après une contamination sont plus protégés. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont comparé la mémoire immunitaire de patients convalescents, qui étaient vaccinés ou non d’ailleurs, avec la mémoire immunitaire induite par la vaccination de patients vaccinés, mais n’ayant jamais attrapé la Covid-19. Et selon leurs résultats, publiés dans la revue Science Translational Medicine, ce sont les personnes vaccinées après avoir été infectées qui sont les mieux protégées. Les personnes vaccinées après avoir été infectées bénéficient d’une immunité qualifiée d”« hybride ». Ces patients ont le plus fort taux d’anticorps neutralisants dans le sang six mois après la dernière injection ou infection. « Ces résultats soulignent l’importance d’inclure les individus préalablement infectés dans les campagnes de vaccination », affirme Thierry Defrance, chercheur à l’Inserm et dernier auteur de l’étude.
Capital.fr, 21/03, Le Dauphiné Libéré, 22/03
Lire le communiqué de presse du 21/03/2023 : « Covid-19 : la combinaison infection-vaccination est celle qui protège le mieux d’une réinfection par le SARS-CoV‑2 »
Découverte du rôle plus précis des mitochondries dans l’évolution du cancer
Le Monde explique que « le rôle de mitochondries dans l’évolution du cancer se précise ». Les chercheurs s’intéressent à la mitochondrie ou, plus exactement, le stock de mitochondries qui équipe chaque cellule. Ces microscopiques « centrales à énergie » adoptent en effet, dans les cellules cancéreuses, des morphologies et des répartitions spatiales variées selon les sources de nutriments qu’elles exploitent, constate une étude publiée dans la revue Nature. L’architecture de ces « centrales à énergie » favorisant le développement des tumeurs paraît liée à leur agressivité. Une équipe de l’université de Californie à Los Angeles a créé des souris génétiquement modifiées qui portaient des mutations précises dans leurs tissus pulmonaires. Ces rongeurs ont développé tantôt des adénocarcinomes du poumon, tantôt des carcinomes épidermoïdes du poumon. Puis Mingqi Han, première autrice de l’étude, et ses collègues ont fait appel à deux techniques d’imagerie, la tomographie par émission de positons et la microscopie électronique volumétrique, pour dresser des cartes tridimensionnelles de haute résolution des réseaux de mitochondries colonisant les cellules des tumeurs. Grâce à l’intelligence artificielle, ils ont pu quantifier les formes et les répartitions de milliers de mitochondries, dans des centaines de cellules correspondant à l’ensemble de ces tumeurs. Les chercheurs ont découvert trois types de charpentes mitochondriales. Christophe Grosset, directeur de recherche à l’Inserm à l’institut d’oncologie de Bordeaux, explique au Monde ces différents types de mitochondries.
Le Monde, édition Science et Médecine, 22/03
En bref
Dans l’épisode 3 (sur 5) d’une série d’entretiens avec Alain Fischer, médecin, professeur d’immunologie et Président du comité d’orientation de la « Concertation citoyenne sur les vaccinations », Radiofrance.fr se penche sur « la médecine expérimentale ». L’épisode parle de la dimension de recherche appliquée à la médecine, de l’aller-retour entre la théorie et l’expérience. Pour Alain Fischer, il est important d’être à la fois médecin et chercheur car on ne peut pas soigner si on ne comprend pas ce qui se passe dans le corps : « Il est inconcevable de ne pas s’appuyer sur les connaissances scientifiques pour comprendre et améliorer la situation d’un malade. » Dans sa pratique il s’appuie sur la médecine, la recherche et la transmission.
Radiofrance.fr, 22/03
La Cour des comptes prévient, dans un rapport publié hier, que les Français vont être confrontés à une « pénurie majeure » de pédopsychiatres « à court terme ». Quelque 1,6 million d’enfants et d’adolescents souffrent d’un trouble psychique, dont 600.000 à 800.000 de « troubles plus sévères », estime la Cour. Or, entre 2010 et 2022, le nombre de pédopsychiatres a diminué de plus d’un tiers, pour tomber à près de 2.040 personnes, notent les magistrats financiers. « La baisse du nombre de pédopsychiatres […] rend très difficile l’accès aux soins », a souligné le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, entendu par des députés mardi. Pire, alors que les alertes sur la santé mentale des enfants et des adolescents se sont multipliées depuis la pandémie de Covid, « la crise démographique de la discipline s’annonce encore plus aiguë dans les années à venir ». Au-delà de mesures ciblées sur l’attractivité de la psychiatrie, les magistrats recommandent de renforcer la place des psychologues et des infirmiers en pratique avancée. D’autant que, selon la Cour, la prise en charge n’est pas « assez graduée ».
Les Echos, 22/03
Selon une nouvelle étude, publiée dans la revue PLOS Medicine, toutes les formes de contraception hormonale entraînent un risque légèrement accru de cancer du sein chez les femmes, y compris les méthodes ne contenant qu’un progestatif, de plus en plus utilisées. Selon ces travaux, les femmes utilisant une contraception hormonale ont un risque accru d’environ 20 % à 30 % de développer un cancer du sein – et ce quel que soit le mode de délivrance (pilule, stérilet, implant ou injection), ou la formule utilisée (oestroprogestatif ou progestatif seul). Gillian Reeves, professeure à l’université d’Oxford et co-auteure de l’étude, a expliqué toutefois que ce risque doit être considéré au regard des bénéfices apportés par une contraception hormonale, « non seulement en termes de contrôle des grossesses, mais aussi parce que les contraceptifs oraux procurent une protection assez importante et de long terme contre d’autres cancers chez la femme, comme le cancer des ovaires et de l’endomètre ».
AFP, 21/03
Une étude américaine, publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, montre que la survenue d’un delirium postopératoire est associée à une accélération de 40 % du déclin cognitif dans les six ans qui suivent. « S’agissant d’une étude observationnelle, nous ne pouvons pas savoir si c’est le delirium post-opératoire qui entraîne un déclin cognitif ou si les patients souffrant d’une atteinte cérébrale préexistante sont plus susceptibles de développer cette complication », concluent, prudents, Zachary Kunicki (université Brown, Providence, Rhode Island), premier auteur de l’article, et ses collègues.Les chercheurs ont inclus 560 patients (dont 58 % de femmes), participant à une cohorte de sujets âgés de plus de 70 ans suivis après une intervention chirurgicale.
Le Monde, édition Science et Médecine, 22/03