Cannabis : l’insomnie deux fois plus fréquente chez les étudiants qui en consomment tous les jours
Selon une étude, réalisée par des chercheurs de l’Inserm, de l’université et du CHU de Bordeaux, au centre de recherche Bordeaux Population Health, la probabilité d’insomnie chez les étudiants est supérieure de 45 % chez les consommateurs de cannabis par rapport aux non-consommateurs. Cette probabilité est même deux fois plus élevée chez les consommateurs quotidiens de cannabis par rapport aux consommateurs occasionnels ou rares. L’étude, menée par l’équipe des Prs Julien Coelho et Christophe Tzourio, publiée dans Psychiatry Research, a été faite auprès de 14 787 étudiants universitaires qui font partie de la cohorte i‑Share portant sur la santé générale des étudiants, dirigée par Christophe Tzourio, dernier auteur de l’étude. Cette étude met en lumière deux problèmes majeurs de santé publique : la consommation addictive de cannabis et la qualité du sommeil. Lesquels impactent négativement « la réussite des études, ainsi que la santé physique et mentale ». Ce lien est regrettable quand on sait que « la moitié des étudiants en France souffrent aujourd’hui de troubles du sommeil », relèvent les Prs Coelho et Tzourio. Dans le détail, « 55 % des étudiants auraient des perturbations de leur sommeil, et 19 % d’entre eux souffriraient d’insomnie ». Enfin, en France, « 13,9 % des 18 – 25 ans déclarent consommer mensuellement du cannabis et 4 % quotidiennement ».
Destinationsante.com, 23/02, Francetvinfo.fr, Topsante.com, 24/02
Lire le communiqué de presse du 23/02/2023 : « Cannabis et sommeil : l’insomnie serait deux fois plus fréquente chez les étudiants qui en consomment tous les jours »
Caroline Semaille, nommée à la tête de Santé publique France
Caroline Semaille, actuellement directrice générale adjointe de l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM), s’apprête à prendre la tête de Santé publique France (SPF). Le décret au Journal officiel a été publié hier matin. Caroline Semaille a quitté il y a dix ans l’Institut national de veille sanitaire (INVS). Entre-temps, l’établissement rattaché au ministère de la santé a changé de nom et s’appelle depuis 2016, Santé publique France (SPF). L’agence a été particulièrement critiquée au début de la crise liée au Covid-19 pour son impréparation ou la faiblesse de ses systèmes d’information permettant le suivi de l’état sanitaire des populations. Dans un rapport de décembre 2022, la Cour des comptes avait émis plusieurs critiques : obsolescence et risque de défaillance des systèmes d’information, nécessité de clarifier les missions de l’agence. Caroline Semaille arrive donc à un moment charnière. Pour cette médecin en santé publique et infectiologue âgée de 57 ans, cette nomination s’inscrit dans la logique d’un parcours professionnel de vingt ans dans les agences sanitaires, de l’INVS de 2002 à 2013, à l’ANSM de 2013 à 2019 et depuis 2021, en passant par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), entretemps.
Le Monde, 24/02
En bref
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a révélé hier que l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans progresse légèrement en France. En un an, l’espérance de vie a progressé de 0,5 an pour les femmes et de 0,7 an pour les hommes. Entre 2008 et 2021, elle a augmenté de 2 ans et 8 mois pour les hommes, et de 2 ans et 7 mois pour les femmes, indique la DREES. Après la vie active, une femme de 65 ans peut espérer vivre 12,6 ans sans incapacité et 18,8 ans sans incapacité forte. Un homme peut, lui, s’attendre à vivre 11,3 ans sans incapacité et 16,2 ans sans incapacité forte. La hausse de l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans s’est accélérée ces deux dernières années, et cela en dépit de la crise du Covid. Après un recul en 2020, les indicateurs ont rebondi en 2021, « rattrapant ce recul et dépassant le niveau qu’ils auraient atteint en suivant leurs tendances d’avant-crise », souligne la DREES. Ces données doivent être consolidées par les résultats de 2022.
Les Echos, La Tribune, 24/02
Dans une étude publiée dans le New England Journal of Medicine, des chercheurs américains ont constaté une amélioration significative des tremblements et de la mobilité chez des patients atteints par la maladie de Parkinson qui ont suivi une procédure peu invasive utilisant des ultrasons focalisés. Lors de l’essai clinique, les scientifiques de l’école de médecine de l’université du Maryland (Etats-Unis) ont recruté 94 patients atteints par cette maladie neurodégénérative. Réalisés sans incision et anesthésie, les ultrasons focalisés ont été effectués dans un scanner d’imagerie par résonance magnétique (IRM) où les patients étaient éveillés et portaient un casque à transducteur. Selon les résultats, environ 70 % des patients du groupe traité par ultrasons focalisés ont répondu avec succès au traitement après trois mois de suivi contre 32 % des participants du groupe témoin. Un an après le traitement, deux tiers des participants du premier groupe ont continué à avoir une réponse positive.
Pourquoidocteur.fr, 23/02
Le Covid-19 affaiblit le système immunitaire, nous rendant plus vulnérables contre d’autres infections, révèle une étude, publiée en preprint, par des chercheurs de l’Université de Lisbonne (Portugal) et l’Université Fédérale de Minas Gerais (Brésil). Cette découverte s’ajoute à celle faite il y a un an par des chercheurs de l’Inserm qui montraient que les formes graves du Covid entraînaient le suicide des lymphocytes T, essentiels pour la réponse immunitaire. La nouvelle étude montre que ce suicide affecterait principalement les lymphocytes dits « naïfs », c’est-à-dire ceux qui n’ont pas encore rencontré de pathogène et qui ne se sont pas encore spécialisés dans la réponse à un antigène en particulier.
Sciencesetavenir.fr, 23/02
Selon une étude américaine, parue dans la revue Pediatrics, une consommation quotidienne d’œufs favorise la croissance des enfants. « Les œufs sont une bonne source de nutriments pour la croissance et le développement », ont déclaré les chercheurs américains. Ces derniers ont émis l’hypothèse que l’introduction précoce des œufs dans l’alimentation améliorerait la nutrition de l’enfant. Pour vérifier cette théorie, ils ont recruté 163 nourrissons âgés de six à neuf mois en Équateur. L’équipe a constaté que les nourrissons qui consommaient des œufs quotidiennement étaient 47 % moins susceptibles de souffrir d’un retard de croissance, c’est-à-dire d’un développement lent de la taille. En outre, 74 % d’entre eux avaient moins de risque de présenter une insuffisance pondérale que les enfants du groupe témoin.
Pourquoidocteur.fr, 23/02