Vaccin anti-Covid : les rappels efficaces contre les formes graves
Dans son rapport publié hier sur l’efficacité des doses de rappel vaccinal sur le risque d’hospitalisation pour Covid-19, EPI-Phare montre que les personnes ayant reçu une troisième dose avant d’être infectées bénéficient d’une meilleure immunité. Mahmoud Zureik, le directeur d’EPI-Phare, un groupement d’intérêt scientifique placé sous la double tutelle de l’Agence nationale de sécurité du médicament et de la Caisse nationale d’assurance-maladie, et son équipe ont croisé les données issues de différents systèmes d’information afin de prendre en compte le statut vaccinal et la chronologie des tests positifs de patients hospitalisés entre juin et octobre 2022. Premier élément : même au bout de deux ans, les personnes n’ayant reçu que deux doses de vaccin, c’est-à-dire une simple primo-vaccination, sont toujours mieux protégées que les non-vaccinés face aux formes graves du Covid-19, avec une efficacité de 45 % contre le risque d’hospitalisation. Cette protection augmente ensuite à chaque dose de rappel, diminuant progressivement dans les mois suivant chaque injection. Concernant l’intérêt des doses de rappel par rapport à une primo-vaccination, les auteurs estiment que « l’efficacité additionnelle d’une dose de rappel (troisième, quatrième ou cinquième dose) était estimée à 69 % dans les deux premiers mois suivant l’injection ». Elle ne fait ensuite que diminuer dans les mois qui suivent, à 55 % entre deux et quatre mois, à 30 % entre quatre et six mois et enfin à 22 % au-delà de six mois. Autre point important : la robustesse avérée de l’immunité hybride, c’est-à-dire acquise par les personnes cumulant une ou plusieurs infections et la vaccination.
Le Monde, 22/02
Progression inquiétante du cancer du pancréas
Le cancer du pancréas est en passe de devenir, dans les années 2030, la deuxième cause de mortalité par cancer après celui des poumons, en Europe et aux Etats-Unis, explique Le Monde. Et cette mortalité est corrélée à l’augmentation du nombre de cas. « En France, l’incidence est galopante, un doublement a déjà eu lieu entre 2000 et 2006 puis entre 2006 et 2012. Et alors que la mortalité de tous les autres cancers a diminué, celui-ci n’a pas bénéficié des progrès actuels », a alerté Vinciane Rebours, cheffe du service de pancréatologie de l’hôpital Beaujon (AP-HP), à Clichy (Hauts-de-Seine), lors d’une journée spéciale cancer du pancréas organisée, vendredi 17 février, par l’Académie nationale de chirurgie. S’il reste encore relativement rare par rapport aux cancers du poumon, du sein, de la prostate ou encore du côlon, chaque année, le nombre de nouveaux cas augmente de 3 %. L’une des pistes pour enrayer la progression de ce cancer redoutable serait un meilleur dépistage pour les personnes à risque : qui ont des cas de ce cancer dans leur famille ou celles qui sont atteintes de pancréatite chronique génétique. Mais, ce dépistage, qui repose sur des alternances entre IRM et endoscopie sous anesthésie générale, est encore imparfait. L’enjeu de demain sera de pouvoir utiliser des biomarqueurs circulants comme il en existe déjà avec la prostate et le dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA) pour la population générale.
Le Monde, édition Science et Médecine, 22/02
En bref
Le Monde brosse le portrait de Guillaume Canaud, néphrologue, à l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris, qui « soigne les déformations invalidantes ». Ce médecin a montré qu’une molécule développée contre certains cancers du sein traite le très handicapant syndrome de Cloves en faisant régresser les masses tissulaires en excès. En janvier 2016, un premier patient atteint d’une forme sévère du syndrome de Cloves a été traité par le futur Alpelisib, anti-PIK3CA. Le néphrologue crée alors, avec son équipe Inserm, un modèle de souris qui reproduit les lésions des malades, puis traite ces rongeurs par ce médicament. « En quinze jours, toutes leurs tuméfactions ont disparu », réapparaissant toutefois à l’arrêt du traitement. Son équipe traitera 18 patients supplémentaires (dont 15 enfants). Et publie dans la revue Nature, en juin 2018, un article qui fera date, rappelle le journal.
Le Monde, édition Science et Médecine, 22/02
Le sentiment d’être plus fatigué et de devoir dormir plus longtemps en hiver ne serait pas qu’un ressenti personnel, mais pourrait être dû à un réel changement de rythme saisonnier, selon une nouvelle étude, publiée dans la revue Frontiers in Neuroscience et reprise par The Guardian. Les chercheurs ont analysé les données récoltées auprès de près de 300 patients lors de leur passage dans la Clinique du sommeil et de la chronomédecine de l’hôpital St. Hedwig de Berlin. Selon l’étude menée sur des patients souffrant de troubles du sommeil, le sommeil paradoxal, également appelé période REM (Rapid Eye Movement), serait plus long de trente minutes en hiver, comparé à l’été. Le Dr Dieter Kunz, chercheur, auteur de l’étude, explique que « les sociétés doivent adapter leurs habitudes de sommeil, notamment la durée et le moment du sommeil, aux saisons, ou adapter les horaires d’école et de travail aux besoins saisonniers en matière de sommeil ».
Psychologies.com, 21/02
Expérimentée par de rares équipes de recherche dans le monde, la stimulation électrique de la moelle épinière pourrait un jour alléger les séquelles motrices des victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Des chercheurs de l’université de Pittsburgh (Etats-Unis) ont présenté, lundi, les premiers résultats cliniques obtenus avec cette approche sur deux femmes souffrant de faiblesse musculaire chronique des bras et des mains après un AVC. Les patientes, âgées de 31 ans et 47 ans, ont vu une amélioration de la force et des mouvements de leurs membres supérieurs, racontent les chercheurs dans une étude publiée dans Nature Medicine. Les scientifiques ont eu recours à un dispositif chirurgical peu invasif couramment utilisé dans le traitement de la douleur.
Le Figaro, 22/02
La découverte que les télomères, c’est-à-dire les extrémités des chromosomes, sont capables de créer des protéines, pourrait aider à mieux dépister certains cancers, indique Pourquoidocteur.fr. Ces protéines sont des marqueurs du vieillissement et l’une d’entre elles est aussi présente dans les cellules cancéreuses. A terme, grâce à cette découverte, les chercheurs espèrent pouvoir mettre au point un test sanguin pour mieux dépister certains cancers et connaître l’âge biologique réel d’un individu. « Sur la base de nos recherches, nous pensons que de simples tests sanguins pour ces protéines pourraient permettre de dépister certains cancers et autres maladies humaines, explique Jack Griffith, l’un des chercheurs à l’origine de cette découverte, dans un communiqué. Ces tests pourraient également fournir une mesure de la « santé des télomères », car nous savons que les télomères raccourcissent avec l’âge. »
Pourquoidocteur.fr, 21/02