Fin de la pandémie de Covid-19 ?
Aujourd’hui en France se demande si la pandémie de Covid-19 est terminée et a posé la question à cinq spécialistes du sujet, épidémiologistes, immunologues ou virologue. « La circulation virale reste très active », estime Arnaud Fontanet, épidémiologiste, responsable de l’équipe épidémiologie des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur. Selon lui, « tant qu’il y aura des épisodes épidémiques très forts, comme en Chine, on ne peut pas considérer être sortis de la pandémie au niveau mondial ». Brigitte Autran, immunologue, présidente du comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, fait remarquer qu’« en Europe, nous sommes en endémie ». Antoine Flahault, épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale de Genève, indique pour sa part que « pour le SARS-CoV‑2, qui semble durablement installé, rien n’indique qu’à court, moyen et peut-être même long terme on puisse promulguer l’élimination du Covid-19, et encore moins son éradication. En revanche, on peut raisonnablement penser que l’OMS lève prochainement l’état d’alerte maximale actuel, et qu’elle annonce dans la foulée que nous entrons maintenant dans une période postpandémique. » Yannick Simonin, virologue, professeur des universités à Montpellier, considère que « nous sommes plutôt dans une phase de transition qui nous incite à l’optimisme ». Et, Jean-Daniel Lelièvre, immunologue, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne) et expert auprès de la Haute Autorité de santé, souligne : « L’évolution probable est la survenue de pics hivernaux ».
Aujourd’hui en France, 17/02
Le virome des moustiques, une nouvelle cible
Une équipe Inserm/CNRS/Université de Strasbourg vient de montrer, dans 815 viromes d’Aedes issus de 12 pays, que deux virus spécifiques au tube digestif des moustiques augmentent leur capacité à transmettre la dengue et le Zika. Il s’agit du Phasi Charoen-like virus (PCLV) et du Humaita Tubiacanga virus (HTV). En zone urbaine endémique, le risque d’avoir la dengue était doublé si A. aegypti était porteur à la fois du PLCV et de HTV. Le virome des insectes pourrait être un levier potentiel pour lutter contre les arboviroses. « La technologie nous permet d’aller jusque-là », indique Anna-Bella Failloux, entomologiste à l’Institut Pasteur.
Lequotidiendumedecin.fr, 17/02
Reprise du communiqué de presse du 25/01/2023 : « Vers une meilleure compréhension des mécanismes de transmission des virus Zika et de la dengue »
En bref
Le Nouvel Economiste publie un article sur l’Inde qui est devenue, en exportant des antiviraux durant la pandémie de Covid-19, la « nouvelle pharmacie du monde ». Même la Chine sous-traite à son voisin, indique l’hebdomadaire. L’industrie pharmaceutique en Inde pèse 50 milliards de dollars aujourd’hui, et 120 milliards en 2030. Depuis les années 70, 20 % du volume mondial des génériques étaient produits en Inde. Elle fabrique 40 % des génériques consommés par les Américains.
Le Nouvel Economiste, 17/02
A l’occasion, demain, de la Journée nationale du syndrome d’Asperger, créée en 2014 pour faire mieux connaître ce trouble du spectre autistique qui passe parfois inaperçu, La Croix rappelle que 700 000 personnes environ souffrent en France d’un trouble du spectre autistique, selon l’Inserm. Parmi ces personnes, 100 000 ont moins de 20 ans. Mais, certaines personnes sont diagnostiquées à 30, 40 ou 50 ans. Selon Frédérique Bonnet-Brilhault, professeure de pédopsychiatrie et de physiologie au CHRU de Tours, ces diagnostics tardifs ne sont pas rares. Et la principale raison est historique. « Aujourd’hui, chaque région possède un centre de ressources autisme, mais à l’époque où ces adultes étaient enfants, il n’existait qu’un seul centre spécialisé, à Tours. » Surtout, la conception de l’autisme était bien différente. « On pensait qu’un enfant qui parlait et vous regardait dans les yeux ne pouvait pas être autiste, rappelle-t-elle. On était encore dans la préhistoire. »
La Croix, 17/02
Le Talk franceinfo animé par Manon Mella et ses invités, dont Marie Jauffret-Roustide, sociologue à l’Inserm, a permis de débattre avec les internautes sur le sujet : « La cocaïne, une drogue banalisée ? ». En France, la cocaïne est aujourd’hui la deuxième drogue illicite la plus consommée en France, après le cannabis, d’après l’Observatoire français des drogues. En 20 ans, la part des 18 – 64 ans ayant expérimenté la cocaïne a été multipliée par quatre. Au cours des dernières décennies, la cocaïne semble s’être progressivement « démocratisée ». Sur le site Slate.fr, qui s’interroge sur l’existence d’une « épidémie » de consommation de cocaïne en France, le Dr Romain Icik, psychiatre et addictologue à l’AP-HP et chercheur à l’Inserm U1144, estime qu’il y a un manque de données tangibles concernant une augmentation supposée des conduites addictives : « (…) Faute d’étude épidémiologique de qualité en France sur le sujet, il est impossible de dire qu’il y aurait une “épidémie” d’addiction à la cocaïne. Pour arriver à cette conclusion, nous aurions besoin que soit menée une étude construite sur un échantillonnage de la population qui serait soumise à des questionnaires évaluant leurs addictions. »
Francetvinfo.fr, 16/02, Slate.fr, 17/02
Aujourd’hui en France – Week-end consacre un article au Nutri-Score. Ce logo aux cinq couleurs, apparu en 2018, qui note la qualité nutritionnelle des aliments vendus en magasin, est devenu en quelques années un repère pour de nombreux Français, souligne le journal. Une mesure de santé publique qui a dû s’imposer face aux industriels et continue de nourrir le débat. Le chercheur Serge Hercberg, qui a créé ce logo, devient la cible préférée des lobbys qui personnifient leur combat : « (…) Ils ont tenté de discréditer le travail scientifique (…) ».
Aujourd’hui en France – Week-end, 17/02