Lien entre maladie de Parkinson et exposition hormonale
Une équipe de recherche de l’Inserm, de l’Université Paris-Saclay, de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, en lien avec l’Institut Gustave Roussy, a étudié le lien entre la maladie de Parkinson et l’exposition hormonale, en s’appuyant sur une cohorte réunissant 1 200 femmes atteintes de Parkinson et suivies pendant 24 ans. Les chercheurs du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations se sont appuyés sur les données de la cohorte E3N (Inserm, Paris-Saclay, Gustave Roussy), qui depuis 1990, suit près de 100 000 femmes. Plusieurs phases ont été observées, dans cette étude publiée dans Brain : puberté, cycles menstruels, grossesses, ménopause, ainsi que les traitements hormonaux (ménopause artificielle, contraceptifs, traitements post-ménopause). Les chercheurs se sont aperçus que le fait d’avoir ses règles tôt (avant 12/13 ans) augmentait le risque de développer la maladie de Parkinson. La chercheuse Inserm Marianne Canonico l’explique par une potentielle « interférence – à cette période cruciale pour le neurodéveloppement qu’est la puberté – des hormones sexuelles avec des circuits neuronaux impliqués dans le développement de la maladie de Parkinson ». Et, plus on vit de grossesses et plus on a de risques : dès le deuxième enfant, +22 %, et +30 % à partir du troisième. D’autres liens ont pu être établis, tels que la ménopause artificielle, qui ferait bondir le risque de 28 %, ou le fait d’être ménopausée avant 45 ans, qui fait grimper à +39 % le risque de Parkinson. Un médicament prescrit en cas de stérilité est aussi pointé du doigt, un stimulateur d’ovulation, le clomifène.
Topsante.com, Lequotidiendumedecin.fr, 23/01
Lire le communiqué de presse du 23/01/2023 : « La vie reproductive des femmes et la prise de traitements à base d’hormones pourraient avoir un impact sur le risque de développer la maladie de Parkinson »
Des virus libérés par la fonte du permafrost sibérien
Avec le réchauffement climatique, le sous-sol jusqu’ici gelé libère virus et bactéries emprisonnés depuis des milliers d’années, explique L’Humanité. Dans une étude parue sur le serveur de prépublication scientifique en biologie bioRxiv, des chercheurs de l’université d’Aix-Marseille expliquent comment ils ont ressuscité plusieurs virus collectés dans le permafrost sibérien, sol souterrain gelé dont la température se maintient en dessous de 0°C pendant plus de deux années consécutives. Le plus vieux, un pandoravirus de 48 500 ans, encore vivant, est capable de se répliquer. Cette équipe, qui travaille sur le sujet depuis une dizaine d’années, a isolé 13 virus provenant de 7 échantillons dont l’un prélevé dans la Léna, l’un des plus longs fleuves du monde. Dans un entretien à L’Humanité, Jean-Michel Claverie, professeur émérite des universités en santé publique et virologue à l’université d’Aix-Marseille, coordinateur de cette étude, éclaire sur la réalité de cette menace : « La libération des virus s’accélère avec le réchauffement climatique et nous assistons à une « colonisation industrielle » de l’Arctique, ce qui augmente les probabilités qu’ils rencontrent leurs hôtes humains et les infectent. Mais les virus que nous ressuscitons et étudions ne représentent, eux, aucun danger pour l’homme ». Il ajoute : « Nous identifions ces virus par leur séquence métagénomique [méthode d’étude du contenu génétique d’échantillons issus d’environnements complexes prélevés dans la nature], mais nous ne les réveillons pas. A l’inverse, les Russes ont annoncé leur intention de ressusciter des virus de mammouths, ce que nous considérons comme inutilement risqué ».
L’Humanité, 24/01
En bref
Soumettre les cellules du corps aux ultrasons permettrait de les conserver jeunes et saines, révèle une étude de chercheurs américains. Ces derniers ont en effet découvert qu’en les exposant à des ondes de basse fréquence, il était possible de redémarrer la division cellulaire et ainsi de les empêcher de vieillir. Les expériences, menées sur des souris âgées, ont révélé qu’en les soumettant à de faibles doses d’ondes ultrasonores, elles couraient plus loin et plus vite sur un tapis roulant. Une autre équipe de chercheurs, australienne cette fois, a également constaté que des souris auxquelles on avait administré des ultrasons à une fréquence plus élevée présentaient des améliorations de la mémoire. Une autre étude est déjà en cours pour évaluer l’effet sur les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Pourquoidocteur.fr, 23/01
« Les laboratoires vont-ils trop loin pour recruter des volontaires ?», s’interroge La Croix. Argent, jeux concours, et même parrainage : les promoteurs d’essais cliniques redoublent d’ingéniosité pour attirer des testeurs de médicaments. La cible de choix : les étudiants. Plus précaires, les 18 – 30 ans sont aussi en meilleure santé et soumis à moins de restrictions que le reste de la population. Depuis plusieurs années, le centre de recherche Biotrial, basé à Rennes, s’attache donc à recruter des jeunes, en développant sa communication sur les réseaux sociaux. La participation à des essais est décrite comme « un coup de pouce pour Noël » ou « une alternative au job d’été ». Plus surprenant encore : l’organisation de jeux concours. Si cette communication peut étonner, elle n’en reste pas moins « incontournable », selon François Hirsch, secrétaire général du comité d’éthique de l’Inserm. Car la concurrence internationale est rude. « Dans des pays comme l’Inde, les essais cliniques coûtent beaucoup moins chers, et le recrutement des volontaires est plus facile car la législation est moins protectrice des citoyens », analyse-t-il. Pour Charlotte Deng, vice-présidente du CPP Ile-de-France 1, « participer à un essai n’est pas un acte anodin ou sans conséquence, et il ne devrait pas être « intéressant » d’un point de vue financier. »
La Croix, 24/01
Les États-Unis autorisent désormais la mise sur le marché de médicaments sans recourir à l’expérimentation animale. Une loi signée le 29 décembre par le président américain supprime l’obligation de tester l’efficacité et l’innocuité d’une molécule sur des animaux avant de lancer des essais cliniques chez l’homme. Cette règle était en vigueur depuis 1938. « Il ne s’agit pas d’interdire le recours à l’expérimentation animale, précise Ivan Balansard, président de l’association Gircor, dont la vocation est de communiquer sur le sujet auprès du grand public, au nom de différents instituts de recherche français. En revanche, cette phase pourra dorénavant être évitée si le laboratoire pharmaceutique arrive à démontrer que le niveau de sécurité du médicament évalué par des méthodes alternatives est comparable à ce qu’il aurait obtenu avec des tests sur les animaux. » La FDA (agence américaine du médicament) donnera son feu vert au cas par cas.
Le Figaro, 24/01
Carmat, le concepteur et développeur du cœur artificiel total, a dévoilé hier, pour la première fois, des objectifs financiers. Il vise un chiffre d’affaires de 10 à 13 millions d’euros cette année, grâce à la reprise graduelle des implantations de cœur artificiel Aeson. La société a un objectif de 30 centres opérationnels en Europe, majoritairement en Allemagne et en Italie, d’ici à la fin de l’année 2023. La montée en cadence de la production sera progressive et devrait permettre la production de plus de 100 cœurs artificiels en 2023. Carmat vise la rentabilité en 2027, échéance à laquelle il prévoit une capacité de production de 1.000 prothèses, contre 500 en 2024.
L’Agefi, 24/01