Covid : trois ans après, neuf vagues et 160 000 morts en France
En France, la pandémie de Covid a fait plus de 160 000 morts, indique L’Humanité. Et elle continue de tuer. Selon les chiffres publiés par Santé publique France, vendredi 16 décembre, même si le passage aux urgences est moins marquant qu’il y a quinze jours, l’augmentation des admissions se poursuit (+ 17 % par rapport à la semaine précédente). Les nouvelles hospitalisations restent donc en hausse, avec une centaine de nouveaux patients atteints de la Covid admis quotidiennement en soins intensifs. De même, les décès affichent une augmentation de 8 %. Sur les plus de 160 000 personnes décédées depuis mars 2020, 130 600 ont succombé à l’hôpital. Pour Michel Parigot, président de l’association Coronavictimes, « le problème aujourd’hui, c’est que la mort des gens n’est pas un critère. La seule mesure prise en compte est celle de la situation de l’hôpital. Ce qui veut dire que la société, les pouvoirs publics, continuent d’accepter des morts du Covid tous les jours ». Il déplore que des mesures générales restrictives ne soient pas instaurées, comme le port obligatoire du masque dans les lieux à fort trafic. A l’hôpital, même si la situation est caractérisée par des cas de Covid auxquels s’ajoutent une épidémie de grippe précoce ascendante et une épidémie de bronchiolite qui atteint des niveaux record chez les nourrissons, on est loin des tensions connues lors des premières vagues de la pandémie. « C’est incomparable, précise Frédéric Adnet, chef du Samu 93 et du service d’urgences de l’hôpital Avicenne (Seine-Saint-Denis). En termes d’incidence au service de réanimation, cela reste marginal. Il est aujourd’hui difficile de définir si la cause de la mort d’un patient est liée au Covid ou à la pathologie qui l’a mené en soins intensifs. »
L’Humanité, 22/12
L’arrivée d’Omicron s’est traduite par une part croissante de patients immunodéprimés en réanimation
Une étude française, publiée dans Nature Communications, confirme l’extrême vulnérabilité des patients immunodéprimés face à la Covid. Alors que la majorité de la population bénéficie de la protection offerte par la vaccination, les immunodéprimés, mauvais répondeurs aux injections, sont surreprésentés parmi les patients en réanimation. Ils « doivent être protégés avec tous les types possibles de prophylaxie », insiste le Pr Slim Fourati du service de bactériologie-virologie de l’hôpital Henri-Mondor (AP-HP), dernier auteur et coordinateur de l’étude, aux côtés du Pr Nicolas de Prost du service de médecine intensive-réanimation de l’hôpital. Leurs équipes, associées à l’Inserm et l’université Paris-Est-Créteil, se sont penchées sur les caractéristiques associées à la sévérité de l’infection Omicron chez les patients hospitalisés en réanimation ou en soins intensifs, par rapport à l’infection Delta. Menée de décembre 2021, aux prémices de la vague Omicron, à mai 2022, l’étude, baptisée Sevarvir, a inclus 259 patients pris en charge dans 20 services de réanimation. 148 étaient infectés par Omicron et 111 par Delta. La part des immunodéprimés était trois fois supérieure chez les patients infectés par Omicron par rapport à Delta (43 % des patients Omicron contre 13 % des patients Delta). Parmi les patients Omicron immunodéprimés, la plupart ont reçu deux doses de vaccin ou plus (85,9 %), mais affichent une mauvaise réponse humorale à la vaccination.
Lequotidiendumedecin.fr, 21/12
En bref
Des chercheurs de l’université de Waterloo, au Canada, travaillent sur un patch permettant aux personnes diabétiques de mieux surveiller leur glycémie. Les résultats de l’étude sont parus dans la revue spécialisée Advanced Healthcare Materials. Ce nouveau patch est fabriqué en hydrogel et composé de centaines de micro-aiguilles capables de détecter les niveaux de glucose dans le sang. Il s’agit d’un matériau de plus en plus utilisé en médecine, des scientifiques français étudient, par exemple, son efficacité dans le traitement de l’infarctus du myocarde, comme le rappelle l’Inserm. Selon les auteurs, le nouveau patch serait aussi plus pratique car il peut être appliqué par les patients eux-mêmes, « contrairement à certains autres dispositifs qui doivent être insérés sous la peau par une infirmière ».
Pourquoidocteur.fr, 21/12
Malgré les lenteurs et les difficultés, Sanofi est parvenu à mettre au point son vaccin anti-Covid made in France. Charles Wolf, directeur général vaccins France de l’entreprise, s’explique, au Parisien, dans sa première interview. Baptisée VidPrevtyn Beta, l’injection à protéine recombinante utilise une technologie classique. Elle est indiquée pour les plus de 18 ans réticents aux vaccins ARN ou qui présentent une contre-indication. Charles Wolf souligne que le vaccin Sanofi est « aussi efficace que ceux de Pfizer et Moderna ». Malgré l’échec d’un vaccin à ARN messager contre le Covid, Sanofi ne laisse pas tomber cette technologie, et compte, indique Charles Wolf, « développer six vaccins à ARN messager d’ici à 2030 contre la grippe, la bronchiolite, l’infection à chlamydia, et même contre l’acné ! »
Le Parisien, 22/12