Les maladies infectieuses doivent redevenir une priorité mondiale
Une étude, publiée par The Lancet, révèle que les infections bactériennes sont la seconde cause de décès dans le monde. En 2019, ces dernières ont été responsables de plus de 7,7 millions de décès dans le monde, c’est-à-dire d’une mort sur huit. Les mesures ont été effectuées dans le cadre du vaste programme « Global Burden of Disease », financé par la fondation Bill Gates. L’étude a sélectionné les 33 bactéries les plus souvent impliquées dans des infections, et évalué combien de décès leur sont associés. Cinq bactéries concentrent à elles seules plus de la moitié des décès : le staphylocoque doré, E. Coli, le pneumocoque, Klebsellia pneumoniae et le bacille pyocyanique. Le staphylocoque doré, plus spécifiquement, constitue « la principale cause bactérienne de décès dans 135 pays », précise l’étude. Chez les moins de cinq ans, ce sont les infections à pneumocoque qui se révèlent les plus meurtrières. L’étude pointe notamment des différences importantes entre la manière dont ces infections bactériennes affectent les régions les plus pauvres et les plus riches du globe. Pour le Pr Eric Oswald, scientifique de l’Inserm, chef du service de bactériologie du CHU de Toulouse, joint par L’Express, la lutte contre les infections bactériennes doit concerner également les pays les plus développés. « En gagnant en durée de vie grâce à la médecine, nous nous retrouvons avec une population qui vieillit en Europe, et qui est très vulnérable (…) », résume-t-il. Il rappelle également « que l’on meurt aujourd’hui encore en France de ces infections, comme le sepsis qui fait de nombreuses victimes chaque année ». Pour les chercheurs du Global Burden of Disease, les résultats de cette étude illustrent une nouvelle fois combien les infections bactériennes sont une « priorité urgente » en matière de santé publique. « Ces nouvelles données révèlent pour la première fois toute l’étendue du défi mondial de santé publique posé par les infections bactériennes », a déclaré le coauteur de l’étude, Christopher Murray, lors de sa présentation.
Lexpress.fr, 23/11
Grippe : cinq régions en phase « pré-épidémique »
L’Ile-de-France, la Normandie, les Hauts-de-France et la région Centre-Val de Loire rejoignent la Bretagne en phase « pré-épidémique » de grippe, a indiqué hier Santé publique France. Le Réseau Sentinelles de veille sanitaire établit un taux d’incidence du virus de la grippe de 114 cas pour 100.000 habitants. Les consultations médicales pour syndrome grippal sont en augmentation de 65 % par rapport à la semaine précédente, précise Santé publique France. Le nombre de passages aux urgences pour une grippe ou des symptômes grippaux est également en augmentation de 39 % par rapport à la semaine dernière. Depuis le début de la surveillance de l’évolution de la situation, 19 personnes ont été admises en réanimation en raison de cas graves de grippe. Si cinq régions sont pour le moment concernées par cette phase pré-épidémique, Santé publique France constate une augmentation des indicateurs de surveillance de la grippe dans la majorité des régions métropolitaines.
Bfmtv.com, 23/11
En bref
Le Pr Thierry Passeron, du service de dermatologie au CHU de Nice, unité de recherche C3M (Inserm-UCA), Nice, explique à Paris Match, concernant le vitiligo, qu’« il est faux de dire que cette maladie est incurable et qu’elle augmente le risque de cancers cutanés ». Cette affection cutanée chronique est aujourd’hui efficacement traitée. Le Pr Passeron explique la stratégie thérapeutique actuelle et souligne : « Nous travaillons par ailleurs sur des stimulants médicamenteux de la repigmentation. En cas d’échec, les patients peuvent entrer dans les essais thérapeutiques des centres de référence (le nôtre ou ceux de Créteil et Bordeaux) ». Et de conclure : « Dans 60 % à 80 % des cas, une repigmentation totale ou presque des zones du visage est obtenue au prix d’un traitement de six à vingt-quatre mois ».
France 3, 23/11, Paris Match, 24/11
Selon une étude menée par la New York Eye and Ear Infirmary of Mount Sinai, les patients atteints d’une forme spécifique de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sont également très susceptibles d’avoir soit des lésions cardiaques dues à une insuffisance cardiaque, soit des crises cardiaques. Ces conclusions ont été publiées dans BMJ Open Ophthalmology. « Pour la première fois, nous avons pu relier ces maladies cardiovasculaires spécifiques à haut risque à une forme spécifique de DMLA, celle avec des dépôts drusénoïdes sous-rétiniens (SDD) », explique l’auteur principal Theodore Smith, professeur d’ophtalmologie à l’école de médecine Icahn du mont Sinaï. « Cette étude est le premier lien fort entre la principale cause de cécité, la DMLA, et les maladies cardiaques, la principale cause de décès dans le monde (…) », souligne le scientifique.
Santemagazine.fr, 23/11
Arnaud Robinet, le nouveau président de la Fédération hospitalière de France, avertit qu’avec la bronchiolite en cours, la grippe, le Covid… L’hôpital se prépare à accueillir un grand nombre de patients. Il indique : « Nous vivons la plus grosse épidémie de bronchiolite depuis dix ans, conséquence de la baisse du respect des gestes barrière. Avec la fin des vacances scolaires, les professionnels s’attendent à une reprise. Prudence, l’épidémie peut repartir ». Par ailleurs, « on sonne l’alarme : attention à la grippe qui arrive ! Le virus paraît virulent cette année. Dans le même temps, le Covid n’est pas fini. Les cas sont moins graves, mais les vagues sont de plus en plus rapprochées et les hospitalisations, à l’origine d’une activité importante à l’hôpital », explique-t-il. Arnaud Robinet conclut : « On ne peut pas se permettre d’avoir une triple épidémie ».
Le Parisien, 24/11