Canicule : 10 500 décès « en excès » l’été dernier
Selon un rapport de Santé publique France (SPF), lors des trois vagues de canicule vécues fin juin, mi-juillet puis début août, « 2 816 décès en excès » ont été recensés dans les départements placés en alerte. Le nombre de morts y a été 16,7 % plus élevé sur ces périodes qu’en temps normal, à savoir une moyenne des cinq années précédentes. Huit de ces victimes sur dix sont des personnes âgées d’au moins 75 ans. 2 000 enfants et adolescents âgés de moins de 15 ans ont été admis aux urgences pour cette raison cet été. « La chaleur a un impact sur tout le monde, y compris sur les enfants, et il faut parvenir à s’y adapter davantage », expose Sébastien Denys, directeur santé environnement et travail à Santé publique France. SPF insiste toutefois que les décès en excès « ne peuvent pas être uniquement attribuables à la chaleur ». D’autres facteurs, à commencer par la huitième vague de Covid-19, peuvent avoir joué. 894 décès liés à l’épidémie ont été enregistrés dans les départements placés en alerte. Sur l’ensemble de l’été (du 1er juin au 15 septembre), près de 10 500 décès en excès ont été recensés en France métropolitaine.
Aujourd’hui en France, LeParisien.fr, Le Figaro, 22/11
Faux médicaments : la France risque de « lourdes sanctions » européennes
Si elle n’applique pas d’ici la fin de l’année une règle européenne sur la contrefaçon de médicaments, la France encourt « de lourdes sanctions » de Bruxelles, a averti hier le ministre de la Santé, François Braun, annonçant à son tour « des sanctions » pour les pharmaciens récalcitrants. Cette réforme, appelée « sérialisation », consiste à ajouter un pictogramme noir et blanc (dit « datamatrix ») sur chaque boîte de médicaments, pour tracer son parcours de l’usine à l’officine et lutter ainsi contre les contrefaçons à l’échelle européenne. Actée depuis 2011 par une directive de Bruxelles, la mesure est entrée en vigueur début 2019. Mais « la France est à la traîne sur ce sujet, loin derrière absolument tous les autres pays de l’Union européenne », a souligné M. Braun lors d’un colloque de l’Ordre des pharmaciens. « Ce retard expose la France à de lourdes sanctions de la part de la Commission européenne, de l’ordre de plusieurs centaines de millions d’euros », a‑t-il ajouté. Le ministre a par conséquent averti « avec résignation » que le gouvernement appliquerait « des sanctions très prochainement pour les pharmaciens qui ne répondraient pas à leurs obligations ». A ce jour, un peu plus de 56 % des officines sont connectées au répertoire national de vérification des médicaments (lui-même relié au fichier européen), selon le dernier pointage de la FSPF, premier syndicat des pharmaciens.
AFP, 21/11
En bref
La Croix s’interroge : « La santé des femmes est-elle négligée ? » Le quotidien explique que, désormais mieux prises en compte dans les essais cliniques, les femmes continuent de pâtir de certains clichés et surtout de la précarité, frein majeur à l’accès aux soins. Catherine Vidal, neurobiologiste et autrice en 2020 d’un rapport pour le Haut Conseil à l’égalité qui fait autorité sur le sujet, également membre du comité d’éthique de l’Inserm, où elle codirige le groupe « Genre et recherches en santé », estime que la dimension sociale est déterminante pour expliquer les inégalités de santé entre les femmes et les hommes. Elle explique : « (…) Les femmes sont les premières victimes de la précarité ».
La Croix, 22/11
Un nouveau traitement contre le vitiligo vient d’être validé par la Food and Drug Administration (FDA). Appelé « Opzelura » (ruxolitinib), il se présente sous la forme d’une crème et été développé par la société pharmaceutique Incyte, ainsi que par plusieurs spécialistes du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Nice, dont le Pr Thierry Passeron. « Les essais cliniques […] ont mis en évidence une repigmentation totale au niveau du visage chez environ un tiers des patients, après un an de traitement », assure le dermatologue. Les résultats de ces tests ont été publiés dans The New England Journal of Medicine. Cependant les résultats des essais cliniques indiquent que le traitement aurait été associé « à l’acné et au prurit au site d’application. Des essais plus importants et plus longs sont nécessaires pour déterminer l’effet et la sécurité de la crème de ruxolitinib chez les patients atteints de vitiligo », insistent donc les chercheurs. Le Pr Thierry Passeron espère pouvoir commercialiser cette crème d’ici à la fin de l’année 2023, avec « un remboursement par l’Assurance maladie les mois d’après ».
Femmeactuelle.fr, 21/11
Le 10 novembre, un cas d’infection par le virus Usutu a été confirmé dans le département des Landes, en Nouvelle-Aquitaine. Après avoir développé des symptômes pseudogrippaux (fièvre, maux de tête, courbatures), la patiente a totalement récupéré de l’infection. Il s’agit du premier cas d’arbovirose (virus transmis par des insectes hématophages tels que les moustiques) identifié dans cette région. Il s’agit aussi seulement du second cas d’infection au virus Usutu répertorié en France, après celui de 2016 chez un homme. Yannick Simonin, virologiste, maître de conférences en surveillance et étude des maladies émergentes, Université de Montpellier, explique que « ce sont les travaux réalisés par notre équipe de biologistes de l’université de Montpellier, de l’Inserm et du CHU de Montpellier qui avaient permis de comprendre l’origine des troubles présentés par ce patient. Nous avions alors analysé 666 prélèvements de liquide céphalo-rachidien réalisés (puis congelés) chez des patients hospitalisés en 2016 à Montpellier et à Nîmes. Un seul a révélé la présence du virus Usutu : le sien ».
Lepoint.fr, 22/11
Une étude menée à l’université de Californie à Los Angeles (États-Unis), publiée dans la revue Nature, rapporte l’utilisation de la technologie Crispr/Cas 9 pour soigner 16 patients atteints de différents cancers (mélanome, cancer colorectal, du poumon, du sein, de la prostate ou de l’ovaire, tous en progression). Si les résultats présentés sont modestes, ils prouvent la faisabilité de la méthode sur le plan scientifique. Les scientifiques américains ont utilisé les ciseaux génétiques pour modifier les cellules T et tout particulièrement les récepteurs TCR pour les rendre plus efficaces contre la cellule cancéreuse. Ils ont modelé génétiquement ces récepteurs pour qu’ils reconnaissent les mutations spécifiques des cellules cancéreuses de chaque patient. Vingt-huit jours après l’injection des cellules modifiées, administrées en parallèle d’une chimiothérapie, cinq patients sur 16 ont montré une stabilisation de la progression de leur cancer, dont deux ont même montré une régression de certaines lésions.
Le Figaro, 22/11