François Braun en appelle à la « responsabilité collective »
Hier, sur le plateau du « Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI », le ministre de la Santé François Braun a déclaré vouloir « reconstruire » le système de santé. Il souligne, concernant les soignants : « Je veux leur dire que dans six mois, ça va aller mieux, parce qu’on va leur redonner du temps, on va redonner du sens à leur métier ». Concernant les pénuries de médicaments, qu’il s’agisse du paracétamol ou plus récemment de l’amoxicilline, un antibiotique souvent utilisé pour les enfants, M. Braun reconnaît « des tensions » sur les stocks, mais assure avoir « remobilisé l’ensemble du secteur ». En raison d’un démarrage précoce des épidémies infectieuses hivernales cette année, la France a en effet enregistré un pic de demande pour l’Amoxicilline. Le ministère de la Santé a confirmé vendredi le constat fait la semaine dernière par l’Agence de sécurité du médicament (ANSM) de « fortes tensions ». La pénurie pourrait durer jusqu’en mars 2023. Le ministre ne peut pas prévoir un retour à la normale précis, et estime que cela se fera « dans les semaines et mois qui viennent ». Enfin, s’agissant des épidémies, le ministre évoque un « infléchissement » visible « depuis une semaine » pour la bronchiolite. Il se défend de tout « tri » des jeunes patients, et assure que les cas graves font systématiquement l’objet d’une hospitalisation. La grippe, elle, semble en revanche bien faire son arrivée sur le territoire, notamment par la Bretagne. Elle promet d’être « virulente », et devrait mettre encore un peu plus à mal le système de santé. Pour François Braun, celui-ci devrait toutefois tenir, si « tout le monde y met du sien ». « Les personnes les plus fragiles » doivent ainsi se faire vacciner, à la fois contre la grippe et le Covid-19. Car le virus continue de faire des morts « tous les jours en France », et les personnes les plus à risque, qu’il s’agisse des plus de 80 ans ou des plus de 65 ans, demeurent vaccinées de manière insuffisante. Le ministre en appelle donc à la « responsabilité collective ». « Nous devons tous nous retrousser les manches : les soignants, l’Etat, les élus et les soignés », pour compenser un système « en difficulté ».
Le Figaro, Les Echos, 21/11
Cancer du foie : une nouvelle thérapie découverte
L’équipe du Pr Thomas Baumert, à l’Université de Strasbourg et à l’Inserm, en lien avec les hôpitaux universitaires de Strasbourg, a découvert une nouvelle approche thérapeutique contre le cancer du foie. Actuellement en phase d’expérimentation, elle permettrait de supplanter les thérapies actuelles trop peu efficaces, et d’augmenter l’espérance de vie des patients. Cette découverte a été publiée dans le Journal of Hepatology. Le Pr Baumert, de l’Inserm, directeur du laboratoire d’Excellence HepSYS de l’Université de Strasbourg, professeur des Universités et praticien hospitalier, explique à Humanite.fr : « Nous avons découvert une nouvelle approche : un anticorps monoclonal hautement spécifique que nous avons développé dans notre laboratoire pendant des études sur le virus de l’hépatite C, qui est l’une des causes majeures du cancer du foie. C’est un anticorps qui cible une protéine qui s’appelle la Claudine‑1, une protéine membranaire fortement présente à la surface des cellules cancéreuses, et présente dans les jonctions serrées reliant les cellules entre elles ». Il précise : « On pense que les essais cliniques chez les patients vont débuter l’année prochaine, avec des résultats dans 2 à 3 ans, et une mise en place des traitements à peu près dans 4 ou 5 ans à partir de maintenant ».
Humanite.fr, 19/11
En bref
Le Figaro s’interroge : « L’hypnose est-elle efficace pour arrêter de fumer ? » Le quotidien fait le point, à l’occasion du Mois sans tabac, avec trois médecins. « Ce n’est pas miraculeux, l’idée n’est évidemment pas de remplacer tous les médicaments par l’hypnose. Mais c’est un outil supplémentaire qui permet de diminuer les doses de médicaments », explique Antoine Bioy, professeur de psychologie à l’université Paris 8 et praticien au CHU de Bordeaux. L’Inserm a d’ailleurs estimé qu’il existe « suffisamment d’éléments pour pouvoir affirmer que l’hypnose a un intérêt thérapeutique potentiel », en particulier pour l’anesthésie lors d’une opération chirurgicale.
Le Figaro, 21/11
Une nouvelle étude, publiée dans la revue Current Problems in Cardiology, montre que l’exposition des enfants à la pollution de l’air augmente leur risque d’être atteints d’hypertension artérielle (HTA). Pour parvenir à leurs résultats, les chercheurs ont analysé huit études portant sur l’exposition à la pollution de l’air d’environ 15.000 enfants âgés de 10 à 19 ans. Il s’agissait surtout de particules fines PM2,5, essentiellement présentes dans les gaz d’échappement des voitures, et de PM10, présentes aux abords des routes. Ainsi, les chercheurs ont observé que les enfants de 12 ans exposés à des niveaux plus élevés de PM2,5 et de PM10, sur le long terme c’est-à-dire un an ou plus, avaient une tension artérielle significativement plus élevée. Ils estiment que cela peut entraîner une HTA à l’âge adulte, avec un risque plus élevé de crises cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Pourquoidocteur.fr, 20/11
Le Figaro rend compte des innovations dans le traitement du glaucome qui visent désormais à réduire le poids d’un traitement pluriquotidien. Ainsi, un nouveau collyre, composé de la première véritable nouvelle molécule développée contre le glaucomedepuis plus de 15 ans, à base de rho-kinase, pourrait être rapidement disponible en France – il a été approuvé par l’Agence européenne des médicaments en 2019. Par ailleurs, divers implants, à placer dans la partie avant de l’œil ou au niveau du trabéculum, sont en cours de développement pour délivrer des molécules existantes pendant plusieurs mois ou même un an. Du côté de la chirurgie, des approches mini-invasives se développent également.
Le Figaro, 21/11
Deux chercheuses américaines ont établi un parallèle entre addiction aux aliments ultratransformés (nuggets, barres chocolatées, biscuits industriels…) et addiction au tabac, dans une étude publiée dans la revue spécialisée Addiction. A partir d’un rapport fédéral américain sur le tabac, Ashley Gearhardt, qui enseigne la psychologie à l’université du Michigan, et Alexandra DiFeliceantonio, neuroscientifique spécialiste de l’alimentation et professeure à l’institut polytechnique et université d’État de Virginie, ont pu démontrer que les aliments ultratransformés répondaient aux mêmes critères d’addiction. Les aliments ultratransformés déclenchent un usage compulsif qui empêche les gens d’arrêter ou de réduire leur consommation, même confrontés à des maladies menaçant leur vie comme le diabète et les maladies cardiaques.
NouvelObs.com, 18/11