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L’état sanitaire de l’animal de laboratoire

Le maintien d’un statut sanitaire connu répond à des exigences à la fois réglementaires et scientifiques.

A+ / A-

Les statuts microbiologiques

On distingue plusieurs statuts pour les animaux de laboratoire en fonction de leur état microbiologique : 

  • les animaux axéniques indemnes de tout micro-organisme,
  • les animaux gnotoxéniques contaminés expérimentalement par une flore microbienne définie,
  • les animaux hétéroxéniques hébergeant une flore microbienne non pathogène,
  • les animaux holoxéniques hébergeant une flore qui peut être pathogène.

Les deux premières catégories constituent en soi des outils expérimentaux et concernent quasi exclusivement les rongeurs. Les deux autres peuvent concerner d’autres espèces. 

Les statuts sanitaires

Ils définissent l’état microbiologique d’une population animale en fonction du caractère pathogène ou non pathogène des micro-organismes que cette population héberge. 

On distingue de ce point de vue différents statuts sanitaires : 

  • le statut sanitaire conventionnel, pour des animaux holoxéniques
  • pour des animaux hétéroxéniques : 

Les animaux conventionnels peuvent être hébergés dans des conditions standards.
Les autres doivent être hébergés dans des « zones protégées », c’est-à-dire des zones comprenant des installations et des procédures de fonctionnement adaptées pour éviter toute contamination et assurer ainsi le maintien de leur statut sanitaire. 

Ces procédures incluent entre autres le strict contrôle du statut sanitaire des animaux avant leur entrée dans l’établissement, un accès contrôlé du personnel, la mise en place de barrières physiques, la réalisation d’un suivi sanitaire régulier et la mise en place d’une zone de quarantaine. 

Le responsable de l’état sanitaire des animaux

L’établissement d’expérimentation animale doit nommer un responsable de l’état sanitaire des animaux (arrêté du 19 avril 1988, annexe I). Cette personne est : 

  • de préférence un vétérinaire ou un chercheur ayant l’autorisation d’expérimenter sur animaux vivants,
  • éventuellement une personne ayant suivi une formation de niveau II ou III à l’expérimentation.

Elle est chargée : 

  • de la mise en place d’un suivi sanitaire régulier des animaux,
  • du contrôle des conditions d’hébergement et de soins prodigués aux animaux,
  • du contrôle régulier des équipements et des installations de l’animalerie,
  • de la bonne tenue régulière des registres de l’animalerie,

Le suivi sanitaire

Le suivi sanitaire consiste en un dépistage régulier d’agents pathogènes :

  • pouvant interférer avec les expériences réalisées : en effet la présence de certains micro-organismes peut invalider des résultats expérimentaux 
  • pouvant présenter un risque pour l’homme ou les animaux : certaines maladies ou infections animales peuvent se transmettre naturellement des
    animaux vertébrés à l’homme et réciproquement, ce sont les zoonoses. Elles représentent un risque pour la santé des personnes travaillant avec les animaux. Il est par conséquent nécessaire de prévenir le risque zoonotique, notamment par le suivi sanitaire des animaux.

Le suivi sanitaire s’appuie sur la recherche des agents pathogènes selon différentes méthodes complémentaires : l’observation quotidienne des animaux pour détecter l’apparition de signes cliniques, l’envoi régulier de prélèvements (sang, organes) à des laboratoires accrédités (méthodes d’identification adaptées aux microorganismes : sérologie, mise en culture, PCR…), et l’autopsie des animaux décédés de manière suspecte (observation des lésions macroscopiques). 

En ce qui concerne les rongeurs, le suivi sanitaire peut se baser sur la mise en place d’un système d’animaux sentinelles. Le statut microbiologique de ces animaux sentinelles doit être le plus représentatif possible de celui de l’ensemble de la population à contrôler. Le système de sentinelles consiste à introduire des animaux EOPS, généralement commandés chez un éleveur afin de garantir le statut sanitaire, mis en contact avec les animaux à contrôler pendant une période suffisamment longue (au minimum 6 semaines) pour être contaminés par les pathogènes éventuellement présents et pour que leur contamination puisse être mise en évidence par le biais des tests mis en oeuvre (sérologie, bactériologie…). Le contact peut être effectuer de manière directe (animaux allant de cage en cage) ou indirecte (contact avec la litière sale, la nourriture et l’eau de boisson des autres cages).
L’évaluation du statut sanitaire peut également être effectuée par la réalisation de tests diagnostiques réalisés sur des animaux prélevés au hasard dans la population. 

Le BEA tient à votre disposition une liste de vétérinaires correspondants régionaux qui peuvent aider le responsable à mettre en place les procédures de suivi sanitaire. Ces vétérinaires peuvent également aider le responsable sanitaire à mettre en place une procédure de gestion de l’établissement en cas d’accident sanitaire. 

La quarantaine

e contrôle des introductions d’animaux et de matériel biologique (lignées cellulaires, cultures primaires, sang, etc.) est également indispensable pour maîtriser l’état sanitaire des animaux. 

La mise en quarantaine immédiate et pour une période définie est indispensable pour les animaux : 

  • nouvellement livrés, tout particulièrement les primates, les animaux de ferme, les espèces non domestiques et certains chiens, chats et lapins, mais aussi les rongeurs dont l’état sanitaire est incertain ; les rongeurs élevés dans un établissement d’élevage ou de fourniture agréé et transportés avec toutes les garanties nécessaires peuvent éventuellement être introduits directement dans les locaux de l’animalerie s’ils sont accompagnés d’un certificat sanitaire et de bilans sanitaires correspondant aux exigences requises,
  • de l’établissement lui-même qui présentent des signes de mauvaise santé,
  • qui reviennent à l’animalerie après avoir été transférés dans des locaux extérieurs.

Pour ce faire, les animaux sont hébergés dans une zone de mise en quarantaine, installations distinctes de celles des autres animaux (directive n° 86/609/CEE).

Toutes les précautions nécessaires seront prises au niveau du personnel, des équipements, des cages, de l’alimentation, des litières et des déchets pour éviter la transmission d’un éventuel agent pathogène aux autres animaux. Dans le cas de carnivores domestiques (chiens, chats, furets), les conditions d’aménagement du local de quarantaine ont été précisées à l’annexe 2 de l’arrêté du 25 avril 2001 relatif aux conditions sanitaires d’importation en France de carnivores domestiques en provenance de pays tiers). L’arrêté du 19 juillet 2002 modifié par l’arrêté du 16 juillet 2003 fixe les conditions sanitaires pour l’importation et le transit, sur le territoire métropolitain et dans les départements d’outre-mer, des animaux vivants et de certains de leurs produits. 

La durée de cette quarantaine est fonction : 

  • de l’espèce animale,
  • du type d’agent pathogène suspecté,
  • de l’état sanitaire des animaux à leur entrée en quarantaine.

Elle doit être suffisamment longue pour permettre : 

  • l’exécution de divers tests (examen clinique ; examens complémentaires : sérologie, coproscopie, mise en culture, tuberculination chez les primates … ; contrôles génétiques),
  • éventuellement à la maladie de se déclarer (attention aux animaux infectés latents),
  • les traitements ou vaccinations nécessaires.

L’expérimentation sur des animaux en quarantaine est possible à condition qu’ils soient acclimatés et ne présentent aucun risque ni pour les autres animaux, ni pour les personnels (décret 2001 – 486 Annexe A).